Il vient de couter une petite fortune à l’État.C’est une découverte exceptionnelle et comme il en arrive rarement qui s’est produit ces derniers temps. Il y a quelques semaines, un tableau-reliquaire a été retrouvé dans le tiroir d’un propriétaire qui espérait le vendre aux enchères pour quelques centaines d’euros. Il avait été acquis par héritage, parmi de nombreux objets sacrés provenant d’un couvent ayant fermé ses portes au début du XXe siècle. Coup de théâtre, il s’agit d’une pièce très rare du XIVe siècle !
C’est en portant son tableau-reliquaire chez un commissaire-priseur, chez qui il avait l’habitude de se rendre, afin faire évaluer l’objet que l’histoire commence. Patrice Biget, le commissaire-priseur d’Alençon, croit reconnaitre une copie du XIXe siècle, mais dans le doute, il l’envoie à un expert, spécialiste du Moyen Âge, afin de l’expertiser. Verdict, il s’agit d’un tableau-reliquaire du XIVe siècle, et qui plus est, très certainement attribué à Jean Pucelle, célèbre orfèvre à la cour de Charles IV.
[protected-iframe id=”26e43d709f6a5f3ba44884a397b04b32-95521305-92967427″ info=”//embedftv-a.akamaihd.net/9d59e316a804251672e4ae0fe8577920″ width=”544″ height=”306″ frameborder=”0″ scrolling=”no”]
Ce tableau reliquaire représente le Christ en Croix entouré des instruments de la Passion. Il est composé d’émaux translucides sur argent de basse-taille et de pierres précieuses. Ses dimensions, assez importantes pour un tableau-reliquaire, conforte le fait qu’il s’agit sans doute d’une commande royale. La taille exceptionnelle de ce tableau-reliquaire (17,5 par 12,8 cm) fait donc de lui une pièce rare, et un des plus grands que l’on connaisse selon l’expert Gilles Bresset.
Conscient de sa valeur historique, l’État a naturellement posé son droit de préemption pour acquérir ce joyau durant la vente aux enchères. Il rejoindra ainsi les collections médiévales du musée de Cluny à Paris. “Nous allons lui réserver une très belle place dans le salon d’orfèvrerie”, garantit Michel Huynh.