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Les premières conséquences concrètes de la rencontre historique entre François et Cyrille se font sentir

Pope Francis (R) welcomes Metropolitan Hilarion of Volokolamsk during a private audience at the Vatican on November 12, 2013. AFP PHOTO / OSSERVATORE ROMANO = RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / OSSERVATORE ROMANO" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS = / AFP / OSSERVATORE ROMANO

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 25/02/16
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Le métropolite Hilarion a annoncé l’ouverture des sanctuaires de l’Église orthodoxe russe aux pèlerins catholiques, et la possibilité de faire voyager les reliques de leurs saints respectifs entre l’Occident et la Russie.

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Dès cette année, les sanctuaires de l’Église orthodoxe russe seront ouverts aux pèlerins catholiques. L’annonce vient du métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du département des affaires extérieures du Patriarcat de Moscou, présentée comme l’une des premières conséquences concrètes de la rencontre historique entre le pape François et le patriarche Cyrille de Moscou, le 12 février dernier.

Soigner la confiance

Dans un entretien au portail russo-anglophone Interfax-Religion, le métropolite confirme que les deux Églises se sont engagées à développer entre elles “des échanges au niveau des pèlerinages”, François et Cyrille estimant cette phase “très importante” pour une “plus grande ouverture” des catholiques et des orthodoxes les uns envers les autres. Comme c’est déjà le cas notamment à Bari, dans le Sud de l’Italie, où de nombreux pèlerins russes viennent vénérer les reliques de saint Nicolas dans la crypte de la cathédrale. Les Églises orientales, qu’il s’agisse des orthodoxes ou des catholiques de rite grec, ont une grande dévotion pour cette figure réputée pour sa charité et sa foi combative. En Russie, beaucoup d’églises lui dédient un autel et, chaque année, ce sont des groupes entiers d’orthodoxes qui se déplacent jusqu’à Bari dans le cadre d’une rencontre œcuménique qui “a joué un rôle moteur dans la construction d’une meilleure confiance et connaissance réciproques entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe”, affirme-t-on des deux côtés.

Échanges de reliques

Sur l’éventualité que les reliques des apôtres Pierre et Paul, ou encore celles de saint Jacques en Espagne, soient portées en Russie, le métropolite pense que “cela est tout à fait faisable”. Il imagine assez bien des réciprocités aussi dans les échanges de “visite” pour les reliques respectives : une fois vers la Russie pour faire goûter aux fidèles orthodoxes la joie de vénérer les reliques de saints qu’ils vénèrent mais conservés chez les catholiques ; et inversement, envisager le déplacement en Occident de reliques de l’Église orthodoxe russe, pour que les fidèles de l’Église catholique puissent les honorer. Les premiers échanges pourraient avoir lieu dès cette année 2016.

Le Pape en Russie ?

Quant à savoir si une visite du pape en Russie “est dans l’air”, le métropolite a répondu au journaliste : “Cette question n’a pas été abordée par le Pape et le Patriarche. Elle intéresse beaucoup de monde, mais je n’ai pas l’impression qu’elle intéresse le Pape. Ou du moins, il n’en a pas été question pendant leur rencontre. Pour l’instant, aucune visite du Pape à Moscou ou du Patriarche à Rome n’est envisagée… quand les conditions seront mûres pour une autre rencontre, alors nous déciderons quand et où le faire”. En revanche, “tout ce qui entre dans l’ordre de la coopération sera favorisé”, a aussitôt ajouté Hilarion, pour “développer la compréhension réciproque” entre les deux Églises, mais également “surmonter au plus vite tout le négatif qui s’est accumulé dans les relations entre orthodoxes et catholiques”, et arriver à “trouver une bonne entente aux niveau des cœurs et des esprits”.

L’Église grecques-catholique

Du côté de l’Église grecque-catholique en Ukraine, les choses bougent, au moins dans les intentions, depuis la rencontre entre le Pape et le métropolite. Après un premier “accueil méfiant“, le sentiment pour une bonne partie de la communauté ukrainienne d’avoir été “trahie”, son archevêque Mgr Svietoslav Shevchuk, qui s’était fait le porte-parole de ces “attentes déçues”, a eu l’occasion de revenir sur la question lors d’un briefing avec les journalistes, le 23 février dernier à Rome. Oui, il y a bien eu “perplexité et polémiques” après la Déclaration conjointe du pape François et du patriarche Cyrille, confirme l’évêque, “mais je pense que cette accolade est vraiment une bonne chose, une étape fondamentale dans le processus œcuménique de l’Église”, et qu’il faut donc la voir comme “un événement positif, un point de départ et non d’arrivée”.

“L’Esprit Saint a ouvert de nouveaux horizons, nous a fait sortir des limites humaines… Nous voulons avancer, cheminer avec les orthodoxes, construire la paix et voulons l’unité entre les Églises”, s’est engagé Mgr Shevchuk, ajoutant : “Nous sommes des pasteurs, nous avons la responsabilité de faire comprendre et de nous faire comprendre. Si les pas prophétiques accomplis par le Pape sont l’œuvre de l’Esprit Saint, ils porteront leurs fruits”. En Ukraine, affirme l’archevêque, le niveau de collaboration est “plus avancé que ce que l’on croit”, grâce au travail du Conseil pan-ukrainien des Église. Il espère en un dialogue “franc et ouvert”, “détaché” de tout conditionnement géopolitique, et “vigilant” face aux “risques d’instrumentalisation du religieux”.

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