separateurCreated with Sketch.

Rêver de Kurt Cobain pendant l’Année de la Miséricorde

NETHERLANDS - NOVEMBER 25: HILVERSUM Photo of Kurt COBAIN and NIRVANA, Kurt Cobain recording in Hilversum Studios, playing bass guitar (Photo by Michel Linssen/Redferns)

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Sœur Theresa Aletheia Noble - publié le 21/02/16
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

L’inoubliable figure du grunge des années 90 était souvent mal à l’aise sur scène, ne sachant que faire de ses mains.

Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.


Je donne en 3 clics

*don déductible de l’impôt sur le revenu

Vêtu d’un T-shirt noir froissé et d’un jean déchiré, ses épais cheveux blonds décolorés dans les yeux, Kurt Cobain ne semblait pas à l’aise sur scène, ne sachant que faire de ses mains. C’est alors qu’un grand homme jovial est monté sur scène. J’ai reconnu l’actuel “smiling cardinal” de New York.

Ces deux hommes formaient un étrange duo. Le Cardinal Dolan semblait ne pas voir l’étrangeté de la situation et tendit la main vers le rocker. Son corps était tourné vers Kurt, comme si le prélat était sur un bateau et qu’il se penchait pour aider quelqu’un à monter à bord. Le chanteur n’a pas hésité ; il lui prit la main. Puis ils sourirent tous les deux.

Ce n’est que le fragment d’un rêve que j’ai fait l’autre nuit. Je ne me souviens pas du reste, seulement de cet étrange moment de rassemblement, de rencontre, de rapprochement, et cette main tendue entre deux personnes que tout oppose.

La main que tous les catholiques sont appelés à tendre vers le monde

À mon réveil, j’ai ri de cette scène irréelle créée par mon cerveau. Ce qui rendait mon rêve plus étrange encore c’est que je n’avais plus pensé à Nirvana et à Kurt Cobain depuis des années.

Comme beaucoup d’adolescents dans les années 90, je possédais des albums de Nirvana. J’aime toujours des morceaux comme “Smells Like Teen Spirit” et “All Apologies,” qui ont indubitablement marqué l’histoire de la musique, mais l’amour de mon petit frère pour Nirvana était beaucoup plus profond que le mien.

Quand Kurt Cobain s’est tué le 5 avril 1994, tout le monde fut choqué mais pas surpris. Mon frère acheta un T-shirt avec une énorme photo du chanteur qui avait un jour déclaré : “Si mes yeux pouvaient montrer mon âme, tout le monde pleurerait en me voyant sourire.” Les dates de naissance et de mort étaient inscrites en-dessous.

La mort tragique de Kurt a marqué mon frère et la plupart des adolescents des années 90, fans ou non de Nirvana.

En repensant à mon rêve aujourd’hui, j’ai contemplé ce geste. J’ai pensé à combien la main tendue du Cardinal Dolan symbolisait la main que tous les catholiques sont appelés à tendre vers le monde, vers les gens qu’on n’imagine pas se convertir, les catholiques qui se sont éloignés et qui disent qu’ils ne reviendront jamais, les désespérés, les affamés, les solitaires, les personnes en colère, les gens aux périphéries de l’Eglise et au-delà encore.

Le problème de ceux qui sont déjà dans le bateau

Tendre la main est toujours un geste risqué. Certains vont la prendre, d’autres non. Certains écouteront, d’autres pas. Certains vont vous tourner le dos mais reviendront, des années plus tard.

Et il y a toujours le problème de ceux qui sont déjà dans le bateau. Certains éprouveront du mépris et de la colère face à ce geste envers des gens qui vont créer un malaise, une gêne et peut-être un scandale.

Mais Dieu ne nous demande pas de nous en inquiéter, uniquement de tendre la main, même quand il n’y a presque pas d’espoir. D’être un pont au cas où d’autres voudraient monter.

L’amitié du pape François avec le journaliste italien athée Eugenio Scalfari me rappelle la main du cardinal Dolan tendue vers Kurt Cobain. Elle peut créer un scandale, entraîner du rejet et beaucoup d’incompréhension. (…) Mais elle peut aussi permettre le dialogue, plus de compréhension, une transformation réciproque et la conversion.

C’est la miséricorde

C’est une invitation à aimer qui reste ouverte jusqu’au dernier moment, même quand l’autre ne réalise pas en avoir besoin.

C’est une miséricorde qui attend, prête à inviter dès que l’occasion se présente. C’est une miséricorde ouverte au mystère, prête à saisir la main de l’autre et à apprendre de lui. C’est une miséricorde ouverte à l’inattendu et à l’inconnu. C’est une miséricorde qui suit Dieu et essaie d’être comme Jésus.

“Miséricorde : le pont reliant Dieu et l’homme, qui ouvre les cœurs à l’espoir d’être aimé malgré nos péchés” Pape François, Misericordiae Vultus

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant. 

Profitez de cette fin d'année pour bénéficier d'une déduction de 66% du montant de votre don sur l'impôt sur le revenu en 2024.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !