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Qui n’a pas déjà vu cette image bucolique de la petite bergère aux sabots de bois ? Indissociable de Lourdes et de la "Belle Dame" qui lui est apparue 18 fois en 1858.
Pauvreté et misère
Bernadette ne s’est pas faite toute seule. Fille aînée d’un véritable mariage d’amour entre François Soubirous, meunier, et de Louise Castérot, elle naît le 7 janvier 1844 au Moulin de Boly en Bigorre, tout près de Lourdes qui compte alors environ 4000 habitants. Elle habite pendant dix ans ce "moulin du bonheur", selon son expression, dans l’amour et la simplicité du foyer familial, ces grandes valeurs qui guideront sa vie,
La misère va bouleverser cette petite Église domestique. D’abord, un éclat de pierre d’une meule crève un oeil du père. Plus tard, il est accusé par le boulanger de Lourdes d'avoir volé deux sacs de farine ; il est incarcéré huit jours. Puis, à cause de la sécheresse qui sévit dans la région, les meuniers sont au chômage. François fait faillite. Et comble de tout, le choléra frappe Lourdes. Des centaines de personnes en sont atteintes, dont Bernadette qui, de santé déjà fragile, en portera les séquelles toute sa vie.
Les Soubirous, qui ont déjà quatre enfants, sont dans la misère. Un cousin met à leur disposition une ancienne prison désaffectée, "le cachot". Ils s’y installent au début de l’hiver 1857. Humiliés, ils vivent l’exclusion. Bernadette, malgré ses 14 ans, ne sait ni lire ni écrire, de plus, elle parle le patois de Lourdes, ce qui l’exclut du catéchisme qui s’apprend en français. Elle est placée comme bonne à tout faire au cabaret chez sa marraine, puis bergère de moutons chez sa nourrice à Bartrès. Elle revient au "cachot" en janvier 1858 pour se préparer à sa première communion. Quelque chose d’inattendu va transformer sa vie, sa famille, sa région.
Les apparitions de l’Immaculée Conception
L'abbé Pène, vicaire de la paroisse de Lourdes en 1858, décrit ainsi Bernadette : "Petite pour son âge, chétive, légèrement asthmatique, sa figure était arrondie mais régulière, ses yeux beaux". En ce frisquet 11 février 1858, la jeune fille de 14 ans va chercher du bois vers le Gave avec sa sœur Toinette et leur amie Jeanne Abadie. Arrivées devant la grotte de Massabielle, Toinette et Jeanne traversent l’eau glaciale du canal. Soudain, Bernadette "entend un bruit comme un coup de vent". Rien ne bouge. Elle lève la tête et voit dans le creux du rocher humide quelque chose de blanc, "une petite demoiselle, enveloppée de lumière, qui la regarde et lui sourit". Dieu a choisi ce lieu obscur pour dévoiler à Bernadette, et à chacun de nous, le tendre amour de sa Mère. Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier