Depuis le XVe siècle, chaque 8 mai, la population se souvient de sa libératrice. L’écuyère qui lui prêtera ses traits cette année vient d’être élue.
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Lorsque l’on entend parler d’Orléans, on pense inévitablement à Sainte Jeanne d’Arc. Le 8 mai 1429, la jeune fille libère la ville de la présence des Anglais, et le lendemain, elle prend la tête d’une procession d’action de grâce, suivie par tous les Orléanais infiniment reconnaissants. Depuis, chaque 8 mai, la population se souvient de sa libératrice et l’adage veut que “la moitié de la ville regarde défiler l’autre moitié”.
Il y a quelques jours, la jeune Emma Fesneau était choisie pour incarner l’héroïne. À 17 ans, la jeune fille est en Première à Orléans, engagée chez les Scouts unitaires de France et dans la pastorale de son lycée. Enfiler l’armure est un honneur qui se mérite.
La jeune fille doit habiter depuis dix ans à Orléans, être baptisée, catholique pratiquante et donner de son temps bénévolement pour les autres. Les dossiers sont examinés par un jury composé de personnalités religieuses, politiques et militaires ainsi que de plusieurs anciennes Jeanne.
Les trois ordres sont en effet représentés et président ensemble l’intégralité des fêtes johanniques. Certains fêtent l’héroïne nationale, d’autres la sainte, d’autres enfin le chef de guerre, tous saluent Jeanne d’Arc.
Depuis 1429, le cortège ne s’est interrompu que 29 fois, par la force des choses
Pendant la révolution de 1789 par exemple, les fêtes sont interdites, mais les Orléanais ne tardent pas à supplier le maire, les prêtres et même le premier consul dès qu’il accède au pouvoir : Bonaparte autorise rapidement le retour de cet hommage.
Même pendant les deux guerres, l’hommage est discret mais résiste. C’est d’ailleurs en 1945 qu’une jeune fille est choisie pour la première fois pour incarner Jeanne d’Arc pendant cette procession.
Cette année, c’est donc Emma qui entendra celle qui l’a précédée lui remettre l’épée aux cinq crois en prononçant ces mots : “Que ce soit la fierté de ta vie de l’avoir reçue, qu’elle te garde de la vaine gloire, et t’aide à reporter à celle qui nous vint de par Dieu, les applaudissements et les vivats dont tu seras entourée. Et que cette figuration d’un jour, dans la fidélité, te mérite la protection de la Sainte pucelle pendant toute ta vie”.
Ce à quoi la “nouvelle Jeanne” répondra : “Je reçois cette épée avec ferveur, sachant bien que l’avoir au côté me constitue dans un rôle qui me dépasse. Puisse Jeanne d’Arc m’aider à être d’elle-même une image fidèle et puissè-je l’an prochain, comme tu le fais cette année, remettre à celle qui me succédera, cette épée aussi nette et aussi pure mais plus riche de la fierté avec laquelle je l’aurai portée, et des hommages qu’une fois encore elle aura reçus !”.
Le message d’une jeunesse pleine d’espérance
Un engagement pris devant la présidente d’Orléans Jeanne d’Arc, le maire, l’évêque et le commandant de la place d’armes d’Orléans. Autant dire que la mission est de taille et qu’elle ne ressemble en rien à celle d’une miss, comme aime à le rappeler Marie-Christine Bordat-Chantegrelet, présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc et elle-même “Jeanne 1968”.
Pour s’y préparer, la jeune Orléanaise part en pèlerinage sur les pas de la Pucelle, à peine élue, avec les deux pages qu’elle a choisi. Domrémy, Reims, Compiègne et Rouen, à la rencontre d’autres passionnés, sur les pas de celle qu’ils honoreront tout particulièrement en mai prochain.
Emma Fesneau est consciente de ce “rôle qui la dépasse” : “Je me rends pas encore très bien compte de tout ce qui m’arrive, mais je pense que ça va bien se passer parce que sainte Jeanne d’Arc est avec moi”, déclarait-elle le jour de son élection, il y a quelques jours.
En cette année difficile pour la France, le message éternel de Jeanne sera particulièrement important à rappeler : celui d’une jeunesse pleine d’espérance au cœur d’une France inquiète et à la recherche de repères.