Le 14 février prochain, la nouvelle église de Saint-Pierre-du-Perray, sera inaugurée par Mgr Dubost, évêque d’Évry Corbeil-Essonnes.
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Cela faisait 197 ans que les cloches n’avaient pas sonné à Saint-Pierre-du-Perray. En 1819, l’ancienne église délabrée de cette petite ville de l’Essonne est détruite. Depuis, ses habitants étaient contraints de se rendre dans la ville la plus proche pour pouvoir aller à la messe.
Un pari fou mais visionnaire
En 2011, des grands projets d’urbanisme commencent à se réaliser ; le centre-ville de Saint-Pierre-du-Perray est déplacé et une nouvelle ville est construite à quelques kilomètres de l’ancienne, en pleine nature, offrant ainsi la possibilité d’une expansion à l’est. Le but : passer d’une “ville-dortoir” avec des habitants qui travaillent dans une cité voisine, à une ville neuve avec des lieux de vie, des foyers, des espaces de diversité, d’échange et de culture. Saint-Pierre-du-Perray se rapproche aussi de l’immense centre commercial du Carré-Sénart, et de ses 48 000 m2 d’activités.
Pour Mgr Dubost, évêque d’Évry Corbeil-Essonnes, c’est l’occasion d’y édifier une nouvelle église. Dans une ville qui devrait compter, à terme, 13 000 habitants, la présence de l’Eglise s’impose. “Bâtir une église aujourd’hui est un acte de résistance, un acte fou, un acte d’amitié pour les hommes et les femmes qui viennent habiter ici, un acte de foi”, confie Mgr Dubost qui, sur les 11 millions d’euros de budget dont il dispose pour le diocèse, a consacré, avec le soutien des Chantiers du Cardinal, 3,5 millions d’euros à l’édification de l’église Saint-Pierre. Mais, “manifester notre foi en l’avenir nécessite de prendre des risques”, dit l’évêque pour qui “le christianisme est une religion d’avenir”.
“La banlieue a le droit au beau”
La fin de l’année 2015 a ainsi marqué la fin des travaux de l’église Saint-Pierre. L’édifice est situé en face de la nouvelle mairie, et sera à terme, au cœur de la nouvelle ville.
Avec ses trois flèches qui symbolisent la Trinité, l’église à l’architecture futuriste et dessinée par Marc Depeyre, s’intègre avec justesse et harmonie dans son environnement.
Mgr Bobière, vicaire général du diocèse d’Évry Corbeil-Essonnes, s’est énormément investi dans l’édification de cette église et plus particulièrement dans le choix de son mobilier et de ses objets d’art, car il insiste : “La banlieue a le doit au beau”. Dans l’église Saint-Pierre, des œuvres anciennes côtoient des réalisations contemporaines pour habiller l’ensemble liturgique. Dans le chœur et dans la chapelle Saint-Jean-Eudes, des vitraux réalisés par Henri Guérin, initialement pour la chapelle de l’ACNAV de Paris, laissent filtrer la lumière extérieure en réfraction par la forme des éclats de verre. Un chemin de croix en émail, conçu et réalisé par l’artiste Léa Sham’s, orne les murs intérieurs de l’église. Plus étonnant, au dessus de l’autel, un Christ sans bras et sans pieds en bois vient signifier que “Dieu est le tronc, nous sommes les membres”, explique Mgr Bobière.
Mais, plus qu’un édifice cultuel, c’est un ensemble paroissial qui est aujourd’hui créé.
Une église très attendue
“Une ville sans église, c’est une ville sans Père”, confie une ancienne habitante de Saint-Pierre-du-Perray qui attendait cela depuis vingt ans. « Avec une communauté catholique jeune, dynamique et impliquée dans le projet, les Saint-Perreyens avaient besoin d’une structure pour se rassembler”, témoigne le père Évariste Nagnin Camara qui a aujourd’hui pour mission de faire grandir la paroisse. Et justement, la vie paroissiale, elle, n’a pas attendu l’inauguration de l’église ; plus de cent dix enfants viennent déjà assister aux cours de catéchèse. D’autres attendent ; en effet, le père ne compte plus le nombre de mariages et de baptêmes déjà programmés.
“C’est une véritable joie pour nous car cet édifice est aussi un moyen de vivre notre pastorale de la proximité. L’Église doit être là où sont les gens et c’est à nous, les nouveaux “missionnaires”, de donner un avenir à notre foi”, conclut le père.
Les projets de Mgr Dubost pour Saint-Pierre-du-Perray ne s’arrêtent pas là. L’évêque qui mise beaucoup sur cette ville nouvelle est aussi en train d’y faire construire un collège-lycée privé. Celui-ci a déjà ouvert ses portes à deux classes de sixième en septembre dernier.