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Une semaine d’info : du suspense, une crise identitaire et beaucoup de symboles

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Philippe Oswald - publié le 06/02/16
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Cette première semaine de février aura été riche !

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Politiquement, le fait le plus marquant de la semaine est le suspense sur la révision de la Constitution entretenu par les atermoiements du gouvernement sur la déchéance de nationalité. L’exécutif n’a accouché de la dernière version de cet article que 48 heures avant l’ouverture des débats, vendredi 5 février à l’Assemblée nationale : il dispose qu’ “une personne peut être déchue de la nationalité” ou “des droits” civiques et civils qui y sont attachés, “lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation”. Une “farce nationale” selon Mediapart qui pointe “un débat inutile qui finit par tourner en rond, jusqu’à ne plus rien signifier”.

Ce n’est pas l’avis des intellectuels de différents bords qui ont interpellé les parlementaires dans une tribune publiée par Le Monde mercredi 3 février : “(…) Ce projet de révision, ce sera sans doute l’un des votes les plus importants de toute votre vie politique. Nous demandons à chacun d’entre vous de réfléchir en conscience et, dans l’intérêt supérieur de la République et de la Nation, de le rejeter”.

Une France en plein doute sur son identité

Ces controverses sont symptomatiques d’une France “en plein doute” sur son identité, observe La Croix.  “Être ou ne pas être Français ? La question, dans un contexte de menace terroriste, a réveillé des polémiques que le chef de l’État, en quête d’unité nationale, avait sans doute lui-même sous-estimées.” (Face à Manuel Valls, Cécile Duflot a évoqué Vichy ! RTL) Le vote est annoncé pour le mercredi 10 février.

Un autre débat touchant à l’identité a surgi, mercredi 3 février : il concerne la réforme de l’orthographe et se focalise sur “la mort de l’accent circonflexe” (Le Point). En fait, une vieille lune, puisque cette simplification de l’orthographe par l’Académie française remonte à 1990, mais les éditeurs ont fait un coup en annonçant qu’elle serait systématisée dans les manuels de primaire à la rentrée. Les regards se tournent vers la ministre de l’Éducation nationale qui jure qu’elle n’y est pour rien… et que, de toute façon, ce sera facultatif  (Sud-Ouest) ! N’empêche que son introduction dans les manuels en fait “la” référence, et qu’avec cet appauvrissement et cette complication (les deux orthographes restant possibles), “on tue la grâce d’un détail pour fuir encore l’essentiel”, tweete François-Xavier Bellamy.

Vers l’abolition de la prostitution ? 

Ce même mercredi 3 février, c’est un très vieux débat – on le fait souvent remonter au roi saint Louis – qui a pratiquement trouvé son épilogue à l’Assemblée nationale : les députés ont adopté la pénalisation des clients de prostituées, avec des contraventions de 1 500 euros ainsi que la suppression du délit de racolage passif (LCP). La proposition de loi “visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel” peut être considérée comme votée, la navette au Sénat n’étant qu’une simple formalité. Ce texte, analyse La Croix, “engage une refonte complète des politiques publiques en matière de prostitution en se fondant sur un constat clair : la prostitution est avant tout une violence, l’une des dernières formes d’exploitation de l’être humain, principalement des femmes”.

Nicolas Sarkozy à l’offensive

Jeudi soir, grand-messe télévisée sur France 2 avec le retour de Nicolas Sarkozy dans l’émission Des paroles et des actes. Ses contradicteurs ? Aucun membre du gouvernement ni du Parti socialiste (ils avaient ordre de ne pas y aller nous a appris Le Figaro) mais des Français manifestement pas très sarkophiles. Résultat ? Pari gagné selon les sondages pratiqués pendant l’émission. “Sarkozy vient de gagner coup sur coup deux paris, commente Michèle Cotta dans Le Point. Le premier était de vendre son livre-témoignage devenu en quelques jours à peine un best-seller.” Si le second était de parvenir à se placer en pôle position pour la présidentielle, tous les jeux sont ouverts : “Cette émission (…) démontre (…) que l’animal politique est toujours là. Avec cette qualité intacte : l’énergie”.

Pour tenter de se faire pardonner son revirement sur l’abrogation de la loi Taubira, l’ancien président avait pris soin de proposer, quelques jours plus tôt, le poste de déléguée nationale à la famille chez Les Républicains à Catherine Giner, élue marseillaise proche de Sens commun (Le Figaro). Mais ce trophée ne suffit pas à rasséréner la Manif pour tous qui rappelle à Nicolas Sarkozy que, selon ses propre paroles, “Cela ne sert à rien de dire qu’on est contre la GPA et la PMA si on n’abroge pas la loi Taubira”.

François Hollande, de son côté, n’a pas réussi à conquérir un symbole dont il espérait faire un trophée : Nicolas Hullot ne s’est pas laissé séduire par le super ministère de l’Écologie qui lui était offert sur un plateau d’argent (LCP).

Saint Padre Pio dans la Ville Éternelle

Pendant ce temps-là, à Rome, c’est bien plus qu’un simple trophée que les fidèles ont porté en triomphe jusqu’à Saint-Pierre : les reliques de saint Padre Pio seront exposées pour la première fois dans la Ville éternelle à la demande du pape François, à l’occasion du Jubilé de la miséricorde (Radio Notre-Dame).

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