À l’instar de 2008, de nouvelles bulles spéculatives menacent d’éclater et certains économistes tirent la sonnette d’alarme.
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En janvier 2016, les marchés ont démarré en forte baisse et certains y voient là le signe d’un prochain krach boursier, peut-être même plus grave que celui de 2008. Un risque pris au sérieux par France 2 qui y a même consacré un sujet dans son journal de 20 h. “Les mêmes causes produisent les mêmes effets”, y affirme, la mine grave et le ton sévère, le consultant Jean-Claude Chapel face à un David Pujadas que l’on sent inquiet.
L’économiste fait allusion à la bulle immobilière américaine qui avait plongé les marchés financiers dans la tourmente en éclatant, submergeant la bourse d’actifs vermoulus par des produits de placement outrageusement viciés.”Une bulle est une flambée artificielle des prix qui se nourrit de l’argent facile. Plus ça monte, plus ça attire les investisseurs. Et du coup, ça continue de monter”, explique-t-il.
Où sont les bulles aujourd’hui ?
Aujourd’hui, une autre bulle pourrait elle aussi éclater, car “tout le monde refait le coup du robinet”, déplore Marc Wolf, ancien directeur adjoint au ministère des Finances, faisant allusion à la création monétaire massive à laquelle se livrent les grandes places fortes économiques, Banque fédérale américaine en tête. Seul problème : ces liquidités généreusement injectées ne correspondent pas à l’économie réelle. “Les banques centrales nourrissent ces bulles. Où sont les bulles aujourd’hui ? Aux États-Unis, où la Bourse a doublé de volume en sept ans, et en Chine aussi, où la Bourse de Shangaï a suivi la même croissance”, souligne Jean-Paul Chapel sur France 2.
“La planche à billets est prête à tourner”
Actions et obligations surévaluées, États et banques fragiles : “Tous les ingrédients sont donc réunis pour un nouveau krach”, estime à son tour l’économiste Mireille Martini, pour l’hebdomadaire Témoignage Chrétien. “Et pourtant, mon pronostic est qu’il n’y en aura pas”, ajoute-t-elle. “Un changement majeur s’est produit” : désormais les banques centrales “injectent des liquidités sur les marches pour maintenir les taux d’intérêt à un niveau bas”. Les banquiers centraux ne seront “plus surpris, comme ils l’ont été en 2008”, car “la planche à billets est prête à tourner”.
Le krach, un phénomène cyclique
Une position que ne partage pas Marc Wolf pour qui les krachs boursiers font partie du système économique. “Depuis la spéculation sur les tulipes hollandaises au XVIIe siècle, les crises économiques suivent des cycles réguliers”. Pour l’économiste, plus le temps passe “plus il est probable qu’une chute des marchés survienne”. Le tout est de savoir quand. Une chose est sûre : si elle doit survenir, la crise ne peut être que plus violente qu’il y a six ans, car pour relancer l’économie, les banques centrales ont injecté plus de 20 000 milliards d’euros sur les marchés financiers. Soit “trois fois plus qu’en 2008”, souligne Jean-Paul Chapel.