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Vers une réunification de Chypre en 2016 ?

The new Archbishop of the Maronite Catholic community in Cyprus, Joseph Soueif, attends his enthronement ceremony at the Maronite Cathedral in the Cypriot capital Nicosia on December 21, 2008. The ceremony was attended by Cypriot President Demetris Christofias, Archbishop of the Greek Orthodox Church of Cyprus Chrysostomos II as well as other religious officials and politicians from the east Mediterranean island and Lebanon. The Maronite community of Cyprus today numbers around 6,000 people, according to the official Cyprus news agency. AFP PHOTO/HASAN MROUE / AFP / HASAN MROUE

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Sylvain Dorient - publié le 05/02/16
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Alors que la fin du statu quo est envisagée des deux côtés turc et grec de l’île la minorité maronite exilée depuis 1974, craint d’être la grande oubliée des négociations.

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L’année 2016 pourrait marquer la fin du statu quo, né en 1974, après l’intervention turque à Chypre. À la suite d’un coup d’état nationaliste qui renversa le président et archevêque Makarios III, la Turquie prétexta la défense de la minorité turcophone de l’île pour intervenir militairement. Depuis cette date, Chypre est coupée en deux et des dizaines de milliers d’habitants ont été déplacés, pour aboutir à deux zones quasi homogènes : un Nord turcophone et un Sud hellénophone.

La minorité maronite oubliée

Dans ce qui est devenu le Nord turcophone, quatre villages ont été vidés de leurs habitants maronites : Cormajita, Ayia Marina, Carpacha et Osamardos. Ces communautés étaient établies là depuis 1 200 ans et vivent désormais au sud de la frontière. Elles constatent que leur sort n’est pas évoqué dans les négociations entamées entre le président de la République de Chypre, Nicos Anastasiades, et le dirigeant chypriote turc, Mustafa Akinci. Que deviendront leurs propriétés ancestrales ? Les quelque 10 000 Chypriotes maronites n’ont pas d’exigences excessives, assure l’archevêque du diocèse maronite de Chypre, Joseph Suef, à nos confrères d’Aleteia en langue arabe. “L’essentiel pour les maronites, c’est de pouvoir revenir sur leurs terres ancestrales.”

Crainte d’une “implication libanaise”

Les maronites, de souche libanaise, craignent aussi que les mauvaises relations de la Turquie avec le Liban influencent les négociations en cours en leur défaveur. C’est pourquoi l’archevêque insiste sur l’importance d’intégrer les maronites à la partie grec-orthodoxe de la population dans les négociations. Il rappelle que sur l’île, la liturgie maronite est en syriaque ou en arabe, mais que la langue maternelle et quotidienne des fidèles est le grec.

Le retour aux villages

Beaucoup d’anciens de cette communauté craignent que leur dispersion finisse par avoir raison de leur identité : 70 à 80% des mariages sont mixtes entre maronites et grecs-orthodoxes selon L’Orient le jour. Certes, les maronites en ont vu d’autres, comme l’assure un homme d’affaires cité par le quotidien libanais : “Nous descendons des Phéniciens, nous sommes supposés vivre harmonieusement avec les autres sans problème”. Mais il reste que les terres qu’ils ont habitées pendant des centaines d’années demeurent abandonnées. Les dernières photos de leurs quatre villages les représentent vides, tombant en ruines, car considérés comme une zone militaire par l’armée turque. Un crève-cœur pour cette communauté qui ne rêve que de redresser les pierres branlantes et de ressemer les champs !

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