Prêtre depuis six ans, le père Ebenezer s’occupe au Ghana d’une paroisse, des jeunes et des vocations. À travers son témoignage bouleversant, il livre un message d’espoir pour les plus démunis.
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Ebenezer Kofi Hanson est né en 1980 à Tena au Ghana. Il a une enfance “intéressante”. Septième de neuf enfants, il est chéri par sa mère jusqu’à la naissance de sa petite sœur.
“Je serai dans le Guinness des records !”
“Il y a eu beaucoup de jalousie entre nous. Je la détestais, car mon père l’aimait beaucoup. Il la défendait toujours et me battait, même quand j’avais raison.” Dès l’âge de 7 ans, il préfère ainsi passer ses journées dans la rue à sécher l’école, boire et fumer avec ses copains. “Je jouais beaucoup au football, toute ma vie en dépendait !” La haine qu’il ressent à l’égard de sa sœur pendant des années le conduit à prendre la résolution suivante : “Jamais je ne me marierai !”. Et comme il ne connaît pas encore le statut de célibataire des prêtres, il affirme à ses amis qu’il sera le premier homme non marié sur terre : “Je serai dans le Guinness des records !”.
Tous les dimanches matin, il est contraint d’accompagner son père à la messe. À l’âge de 15 ans, il écoute un jour le témoignage personnel du prêtre qui était jadis comme lui : “un mauvais garçon qui bégayait”. “J’étais tellement admiratif, j’ai décidé de devenir comme lui !” Il apprend alors que les prêtres ne se marient pas et aident les pauvres. Un encouragement. En 1997, il entre au petit séminaire et devient diacre puis prêtre diocésain en 2009. “C’est très symbolique pour moi car c’était l’année des prêtres.” Au Ghana à Lashibi, il s’occupe désormais d’une paroisse tout en étant le directeur des vocations du diocèse d’Accra et le directeur du centre de la jeunesse et de la formation du diocèse. “M’occuper de la jeunesse, des vocations et de la paroisse forme mon triangle de compétences. Le vrai challenge c’est de trouver du temps pour les besoins de tous.”
Un seul repas par jour “pour partager la souffrance des plus démunis”
Cet homme d’une extrême simplicité est désormais en paix, même s’il se sent, comme Jésus Christ, parfois abandonné à cause du manque de communication et d’incompréhensions. Il lui est notamment difficile de dialoguer avec des jeunes Ghanéens qui veulent du pain et non pas la chair du Christ. Mais lui voit que leur pauvreté spirituelle est plus grande encore que leur pauvreté physique ou matérielle. “Pour moi : Dieu est assez. Il donne réconfort et secours ; il faut Le voir dans notre pauvreté, car les pauvres aussi sont bénis. Avoir Jésus Christ dans sa vie est plus important que d’avoir de l’argent.”
Depuis six ans, la mission du Père Ebenezer est de préserver les pauvres dans leur dignité. Leur rappeler que manquer d’argent n’est pas un crime mais un dysfonctionnement social. Bien qu’il pourrait “manger dix fois par jour en étant prêtre”, ce jeune homme très mince ne prend lui-même qu’un petit repas quotidien, pour partager la souffrance des plus démunis. “La meilleure façon pour moi de prêcher aux plus pauvres des pauvres, c’est de vivre comme eux pour les consoler et leur donner la paix. Je leur dis : regardez, je suis comme vous.” À ses pieds, le père Ebenezer a les mêmes chaussures depuis 13 ans. Il n’a pas d’argent, pas de compte en banque et redistribue tout ce qu’on lui donne. “Je n’ai pas besoin de dépendre des choses matérielles ou de la nourriture, je dépends uniquement de Dieu. Il est tout ce dont j’ai besoin, car quand on verra Son royaume, on ne manquera plus de rien.”