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"C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux" (Matthieu 18,4). C’est par cette phrase qu’Hubert Vieil a choisi d’introduire son nouveau film, tout en délicatesse et en humilité. Une belle exhortation pour un spectateur invité à entrer dans un univers poétique et surprenant, pour une heure et demie d’émerveillement.
Dans une petite maison d’une zone pavillonnaire, Laura fête son anniversaire avec ses amis. Mais les trois garçons présents préfèrent jouer à un jeu-vidéo au graphisme hideux, dans lequel le Moyen-Age se résume à des combats chevaleresques où les femmes ne sont bonnes qu’à être prises en otage… Les trois filles, elles, veulent jouer au Moyen Âge "pour de vrai". Le bienveillant grand-père de Laura (magistral Michael Lonsdale) décide de montrer aux fillettes que les femmes avaient au Moyen-Age beaucoup plus de pouvoir qu’elles ne le croient. Il commence un récit enchanteur dans lequel les six enfants sont transportés au Moyen Âge ; les garçons incarnent des rois, des chevaliers et des clercs, et les filles, des savantes et des conquérantes. Retour sur un monde où la femme était vue comme l’incarnation de la grâce et de la beauté divine…
La douceur et l’innocence de l’enfance
Orchestrées par la voix légendaire de Michael Lonsdale, conteur extraordinaire, plusieurs saynètes en noir et blanc se succèdent et voient défiler Clovis, sainte Clotilde, puis Hildegarde de Bingen, ou encore Jeanne d’Arc – tous joués par ces enfants. Loin de la leçon d’histoire, Hubert Veil met en scène un conte poétique et sans prétention, où le charme des enfants, remarquablement filmés, épouse merveilleusement la légèreté et la fraîcheur du scénario.
La beauté des images est sublimée par une bande-son qui participe à l’atmosphère du film. Malgré quelques (petites) longueurs et un certain manque de rythme, le public est transporté à travers plus de 1 000 ans d’Histoire, où les femmes s’illustrent par leur action en faveur d’un enseignement gratuit pour tous, la création d’hôtels-Dieu pour les pèlerins, leur courage et leur piété. De quoi mettre à mal les idées reçues sur cette époque arriérée, superstitieuse et machiste pour bon nombre des esprits contemporains.
Une ode au Moyen Âge… et aux femmes
Avec le concile d’Éphèse en 431 qui proclame Marie mère de Dieu (Théotokos), la femme acquiert un statut nouveau, puisqu’elle a une place de choix dans le plan de Dieu. Le Moyen Âge, époque éminemment spirituelle, respecte et honore celle dont la beauté est le signe de l’action de Dieu sur Terre. Cette logique connaît son apogée aux XIIe et XIIIe siècles avec l’amour courtois.
Au Moyen Âge, "Tout est miracle", explique Hubert Vieil. Le moindre phénomène a une explication religieuse, et toute la vie est orientée en fonction de ce que Dieu veut pour les hommes. A travers une fin particulièrement belle et profonde, le réalisateur montre comment le matérialisme et la course au progrès ont détruit ce monde spirituel, qui, loin d’être obscure et ignorant, plaçait au cœur de ses préoccupations le respect de toute créature, et une vie en harmonie avec la nature.
Un film qui émerveillera les grands-parents et leurs petits-enfants… À voir !
Les Filles au Moyen Âge, en salles depuis le 27 janvier 2016.