Québécois, le père John Cannon a passé 30 ans de sa vie en silence dans un monastère. Mais en décembre 2014, il a répondu à un nouvel appel de Dieu : quitter sa congrégation et participer à la nouvelle évangélisation dans les familles. Portrait.
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Né à Québec en 1959 dans une famille catholique d’origine irlandaise, le Père John fêtera cette année le 50e anniversaire de sa première communion : “L’expérience dominante qui marque mes débuts comme adorateur de Charles de Foucauld et de l’eucharistie”. Cet événement dessine en lui “une marque monastique”. À partir de 1983, il découvre les Petits Frères de la Croix : des moines adorateurs. Cette vie dans la solitude et le silence le séduit totalement. “Il y avait un appel très fort du Seigneur à vivre selon l’esprit de Charles de Foucauld : une vie cachée avec Jésus Christ et la Sainte Famille.” En 1984, il rentre au monastère pour Jésus et les jeunes.
Pendant 30 ans, il vit principalement dans le silence et la contemplation, comme un “cœur à cœur avec Dieu. Pour L’adorer Lui parce qu’Il est Dieu tout simplement”. Les années passant, il fait de plus en plus d’accompagnements spirituels auprès des jeunes comme moine puis comme prêtre à partir de l’an 2000. “Je pensais que Jésus m’appelait à prier pour les jeunes, et particulièrement pour ceux du Québec détournés de la foi depuis deux ou trois générations.” Un éloignement de la source daté comme en France de la fin des années 1960 et qu’il perçoit dans un sens comme une purification pour l’Église. “Mais cela n’empêche pas de nombreux jeunes d’être sans berger. Ici aux Philippines, c’est la joie ! Mais au Québec, il y a beaucoup de découragement et de souffrance. C est ma plus grande tristesse et ma plus grande espérance. La source est enfouie : il faut la désensevelir !”
“Plus on fait le silence plus on est comblé par le Verbe de Dieu”
En 2011, suite à une retraite ignacienne de 30 jours, il perçoit que le Seigneur l’invite à quitter le monastère pour se rapprocher des jeunes et des familles. Mais attiré par la solitude et le silence, il résiste à cet appel apostolique. “Plus on fait le silence plus on est comblé par le Verbe de Dieu.” Peu à peu, il parvient à s’abandonner et commence à sortir du monastère pour des retraites ou des pèlerinages. À Noël 2014, cet amoureux de Jésus accepte finalement de quitter sa congrégation pour participer à la nouvelle évangélisation. “J’avais pensé finir ma vie dans un monastère et voilà que je suis là avec toi. Si tu veux faire rire Dieu, parle-Lui de tes plans !”
Comme lors de l’évangélisation des premiers chrétiens, son ministère passe maintenant par les maisons : “C’est l’Ecclesia domestica : la petite église domestique”. Conscient que les jeunes ne viennent pas à la messe, il leur apporte la communion, la catéchèse et parfois le sacrement de réconciliation chez eux. “Quand je célèbre l’eucharistie dans une maison, c’est comme si la famille retrouvait son lien avec la Trinité et la Sainte Famille.” Lié à son évêque, il n’exerce pas son ministère dans une paroisse mais “à la périphérie”. “J’avais une vie très minutée en étant moine, mais maintenant je ne fais que suivre l’Esprit Saint : cela demande beaucoup de confiance ! Je prends de “l’hacêpag” : humilité, abandon, confiance, être et vivre dans le moment présent, prière, amour, et gratitude.” Une “médication” qu’il propose de prendre aux jeunes qu’il rencontre, convaincu que beaucoup de grâces seront données cette Année de la Miséricorde.