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Dois-je faire une thérapie ? Que faire quand les conseils des amis ne suffisent pas ?

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William McKenna, M.S. - publié le 30/01/16
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Quelques conseils d’un spécialiste s’appuyant sur la foi catholique et la psychologie moderne.

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“Je dois prendre des décisions difficiles dernièrement et je me demandais si je devais entamer une thérapie ou simplement en parler avec un ami ?”

William McKenna, psychologue clinicien à Catholic Charities (États-Unis) répond :

Cette question est fréquente et pose le problème de l’importance et du but d’une thérapie et dans quelle mesure elle se distingue d’une conversation avec un ami ou un parent

On fait souvent la caricature du thérapeute qui donne des conseils et/ou qui interagit maladroitement avec ses patients. On comprend donc aisément pourquoi les gens préfèrent parler avec un ami plutôt que de consacrer du temps à la thérapie et affronter les tracas de mutuelle qui l’accompagnent.

Quand on passe une très mauvaise journée, parler avec un ami ou un membre de sa famille peut être fort utile. Les amis sont là pour vous remonter le moral, vous soutenir et discuter de ce que vous traversez. L’amitié enrichit nos vies, elle est nécessaire pour guider nos relations et notre façon d’interagir avec le monde qui nous entoure.

Sur de nombreux points, la thérapie est très proche de l’amitié. On s’assoit et on parle de ce que l’on ressent – ce qui va, ce qui ne va pas et ce qui est horrible. En thérapie, on reçoit la même écoute et la même bienveillance qu’avec un ami. Mais il y a cependant des différences essentielles. Certes, certains thérapeutes tombent dans la caricature du donneur de conseil, mais la plupart d’entre eux s’intéressent plus à autonomiser leurs patients pour qu’ils prennent leurs propres décisions.

Les patients entament généralement une thérapie car ils se sentent impuissants face à des démons comme la dépression, l’anxiété, les problèmes relationnels et/ou les problèmes conjugaux. Beaucoup pensent que, pour trouver la solution à leurs problèmes, il faut ou que l’autre change (dans les cas de détresse conjugale/relationnelle) ou qu’ils reçoivent des conseils avisés de la part du thérapeute qui va les guérir miraculeusement. C’est une erreur. Dans ces cas les patients s’attendent à ce que les choses changent par l’effet de forces externes et non par leurs propres actions. Je dis toujours à mes patients que nous ne pouvons pas contrôler les actions des autres ; nous pouvons seulement contrôler notre façon de réagir face aux autres.

Les thérapeutes essaient également d’aider leurs patients à comprendre les raisons se trouvant à la racine de leurs problèmes. Ils aident les patients à regarder de l’intérieur et voir qu’ils peuvent changer leur approche des problèmes (par rapport aux autres et eux-mêmes) et ils leur permettent de prendre les bonnes décisions, ce qui va les amener à s’épanouir (vivre vertueusement). D’après mon expérience, cette façon d’appréhender la thérapie aide le patient à comprendre que même si je peux faire beaucoup pour l’aider, je ne peux rien faire sans lui. L’objectif du thérapeute est d’utiliser sa formation professionnelle et son expérience pour aider le patient à s’aider lui-même.

En définitive, la thérapie est un travail de découverte avec son thérapeute qui se propose comme un guide plutôt qu’un ami. Comprendre l’interaction entre les défis, obstacles, émotions et pensées et les conséquences sur votre relation avec vous-même et les autres fait partie de la thérapie. L’amitié joue un rôle important, mais la portée de ses conseils est limitée.

Je vous souhaite à vous et à votre famille une très bonne et heureuse année !

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