À l’heure où des centaines de milliers de personnes souffrent encore de la lèpre, de nouvelles découvertes exceptionnelles viennent rendre possible une éradication prochaine
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Une petite fille blonde, le visage déformé par la lèpre. L’image n’est pas banale et pour cause : la maladie a totalement disparu en Occident. Pourtant, des dizaines de milliers d’enfants en sont encore atteints dans le monde. C’est ce constat qui a inspiré à la Fondation Raoul Follereau cette image percutante d’une enfant d’Europe à laquelle les Français peuvent s’identifier. Une campagne d’appel aux dons volontairement provocatrice mais qui a le mérite de capter l’attention sur ce fléau alors qu’aura lieu le 29, 30, 31 janvier 2016, la 63e Journée mondiale des lépreux.
Une transmission d’animal à homme ?
Une étape déterminante pour la recherche a été la découverte, en 2013, d’un tatou porteur de la maladie. Le professeur Stewart Cole a ainsi pu mettre en évidence une éventuelle transmission d’animal à homme. “Ce grand généticien a identifié le génome de la lèpre, la carte d’identité de la maladie”, souligne le docteur Cauchoix, spécialiste de la lèpre auprès du ministère de la santé de Madagascar et collaborateur de la Fondation Raoul Follereau.
“Cela va permettre de remonter aux origines de la maladie, de comprendre pourquoi et comment elle a notamment disparu dans les pays européens, se réjouit-il. Au départ, nous pensions que le bacille avait peut-être perdu de sa capacité virulente et s’était dégradé avec le temps mais les recherches du professeur Cole avec l’Institut Pasteur, en s’appuyant sur des os de lépreux du Moyen Âge, ont démontré que les bacilles étaient identiques à ceux d’aujourd’hui.” La lèpre ne s’est donc pas simplement affaiblie avec le temps.
Reste donc une seule hypothèse : “L’hygiène et l’amélioration des conditions de vie, et l’augmentation de l’immunité des individus qui en découle, sont donc probablement à l’origine de cette disparition”, avance le docteur Cauchoix. D’où l’importance d’enrayer la misère dans le monde pour venir à bout de cette maladie infectieuse.
“Les religieuses sont auprès des lépreux depuis toujours”
La lèpre se soigne aujourd’hui très bien avec un traitement antibiotique sur une période de six à douze mois. “Depuis 30 ans, 100% des malades guérissent”, fait remarquer le docteur Cauchoix, tout devient donc une question de moyen. “L’idéal serait de trouver un traitement qui dure beaucoup moins longtemps d’où l’importance des recherches”, insiste-t-il.
En matière de soins prodigués aux lépreux, les dispensaires catholiques sont souvent en première ligne. “Les sœurs sont auprès des lépreux depuis toujours”, explique le médecin. En plus de leur prodiguer les soins, partout les religieuses les hébergent, les réhabilitent et favorisent leur réinsertion. “Les dispensaires apportent tant sur le plan médical qu’humain”, explique le médecin. Ils compensent efficacement l’absence d’hôpitaux dans les régions isolées et défavorisées. “Je ne suis pas sûr que l’on pourrait ainsi lutter contre la maladie sans l’investissement des religieux”, reconnaît le spécialiste.
La lèpre mais pas que…
Les fonds récoltés par le Fondation Raoul Follereau permettront donc de soutenir ces recherches mais aussi d’élargir son champ d’action. Les atouts de l’organisation ne se résument pas aux soins apportés aux lépreux. Présente depuis 1988 au Moyen-Orient, elle vient aussi en aide au développement des chrétiens d’Orient victimes de la guerre en Irak et en Syrie.
Dans ce cadre, une conférence aura lieu mardi 2 février prochain au Collège des Bernardins sur le thème : “Que faire face au drame des chrétiens d’Orient ?”. Le père Najeeb, un prêtre dominicain partenaire de la Fondation Raoul Follereau, sera présent à cette occasion. Lui-même exilé à Erbil, il vit auprès des familles déplacées et est notamment connu pour avoir sauvé des milliers de manuscrits religieux de la destruction par l’État islamique.
Que faire face au drame des chrétiens d’Orient ? Conférence le mardi 2 février à 20h au Collège des Bernardins – Salle Lexington – 20 rue de Poissy, 75005 Paris. Pour plus d’information au 01 53 68 98 98.