Le 21e rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement a été dévoilé le 28 janvier. Plus de 300 pages qui alertent les consciences sur un mal bien français aux répercussions dramatiques.
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Le 28 janvier 2016, la Fondation Abbé Pierre présentait son 21e rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Un problème qui touche de près de nombreux Français. D’après le document de plus de 300 pages, plus 3,8 millions d’entre eux sont mal-logés. Comme souvent, ce sont les plus démunis qui accusent sévèrement le coup. Selon la Fondation, qui s’est entourée de nombreux experts et spécialistes pour élaborer ce rapport, le taux d’effort net moyen en matière de logement des ménages les plus pauvres (hors aides au logement) est “plus de trois fois supérieur à la moyenne”. Or, poursuit-elle, cet effort financier représente une “charge considérable” pour ces ménages les plus pauvres. Ceux-ci entrent dans un cercle vicieux puisque le logement “leur laisse bien peu pour faire face aux autres dépenses incontournables et contribue à les plonger dans une grande pauvreté”.
Quant aux ménages modestes — appartenant aux trois premiers déciles de niveau de vie — leur situation est “moins difficile, mais leur taux d’effort moyen est 2,5 fois supérieur à celui des ménages aisés”.
L’explosion du chiffre des nuits à l’hôtel
Pour certains, ce ne seront que des chiffres, pour d’autres, un pis-aller idéologique au regard des nombreuses allocations sociales auxquelles pourraient prétendre les personnes les plus pauvres. Mais ce rapport est intéressant à plus d’un titre. La Fondation Abbé Pierre y pointe la vacuité des mesures politiques alors que la crise du logement devrait être prioritaire. Si beaucoup d’élus ont tenté ou tentent encore d’améliorer la politique du logement en France tant au niveau national qu’à l’échelon local, le constat est peu glorieux.
Ce rapport 2016 dénonce “l’ambition réaffirmée régulièrement, depuis 2009, du “logement d’abord” [qui] peine à se concrétiser”. Malgré le lancement salué, au début de l’année 2015, d’un plan de réduction des nuitées hôtelières, le recours à cette pratique, coûteuse et inadaptée, poursuit sa hausse : “+ 23% en 2015 après des hausses de 27% en 2013 et en 2014, pour atteindre 40 000 nuitées quotidiennes à la fin de l’année”, avance la Fondation Abbé Pierre.
Le Monde a mis en ligne, en regard d’un article sur le sujet, une vidéo pédagogique expliquant la crise du logement en quatre minutes, l’occasion de prendre conscience de la complexité des enjeux et la concurrence des acteurs.