Portrait du père Jean-Pierre, prêtre Français de Haute-Loire, participant avec la communauté du Prado au 51e Congrès eucharistique international à Cebu aux Philippines.
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Le Père Jean-Pierre est né en 1964 à Saint-Agrève en Ardèche. Dès son plus jeune âge, la question de la vocation se pose à lui. “Il me semble que c’est à 6 ans, à l’occasion du décès d’un oncle prêtre, que mon entourage m’a posé la question : pourquoi tu ne serais pas prêtre ?”. En 1975, un autre décès, celui de son cousin de 17 ans, amène l’enfant de 12 ans qu’il est, à s’interroger sur le sens de la foi : “J’étais enfant de chœur. Sa mort m’a bouleversé mais je n’ai pas abandonné”.
Entré au séminaire directement après le Bac
Il entre dans un collège puis dans un lycée privé catholique, participe à une troupe scout, à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) ainsi qu’à un petit groupe de vocation où quatre ou cinq jeunes discutent avec des prêtres. “J’avais envie de ressembler au curé de la paroisse”, se souvient-il aujourd’hui. Après la Terminale, il entre directement au séminaire, puis en juin 1991, il est ordonné dans le diocèse du Puy-en-Velay, en Haute-Loire.
Aujourd’hui, cet homme qui n’a quitté que très rarement la France car il “n’apprécie pas les voyages de tourisme”, se trouve à l’autre bout du monde, aux Philippines, pour le 51e congrès eucharistique international. Il est venu à Cébu sur la demande d’un ami, le Père Gilles, membre de la communauté du Prado fondée par le Père Antoine Chevrier à Lyon en 1856. “Jean-Pierre est un homme réservé, respectueux des autres, trop quelque fois”, le décrit le père Gilles avec qui il a fait le voyage depuis Paris.
“Je voudrais une Église ouverte, une Église qui agit et qui communique”
En même temps que des congrégations du monde entier, le père Jean-Pierre découvre une autre culture. “Ce voyage me renouvelle dans l’idée de vouloir faire encore plus attention aux pauvres : de les repérer, de les rencontrer, de leur donner la parole et d’aider la communauté chrétienne à les prendre en considération.” Selon lui, il y a toujours le danger en étant prêtre de devenir indépendant et trop puissant. « Mais dans l’Église on doit agir en fonction des autres. Ce ne sont pas les communautés qui sont au service des prêtres mais les prêtres qui doivent être au service des communautés ! »
En France, il avoue que ce n’est pas tous les jours évident d’agir au cœur d’une paroisse avec des gens âgés qui n’ont pas toujours envie de faire des choses nouvelles. Mais grâce à ce voyage, il se sent redynamisé. “Je voudrais une Église ouverte, une Église qui agit et qui communique sur la vie de la paroisse pour que tout le monde puisse y participer et pas seulement les habitués.” Il souhaite ne plus associer la vie de l’Église à des clochers, mais la lier à des petits groupes de chrétiens qui échangeront sur ce qu’ils vivent et qui partageront l’Évangile.
Dans quelques jours, ce prêtre sera de retour dans son pays natal pour reprendre sa nouvelle mission débutée en septembre dans l’ensemble paroissial Saint-Jean Velay Volcanique en Haute-Loire. Ce voyage aux Philippines lui a permis de comprendre que quelque soit le lieu de la mission, une question principale se pose à chaque homme au service de l’Église : “Est-ce qu’on veut être un prêtre qui agit comme un “petit chef”, ou est-ce qu’on veut être un prêtre au service des autres ?”. Pour lui, la réponse reste la même en France et à Cebu : être au service des pauvres.