Originaire du Congo Kinshasa, le père François, qui participe cette semaine au Congrès eucharistique international, est en mission à Cebu depuis 2007.
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Le père François est né à Boyangue au Congo Kinshasa en novembre 1977. Alors qu’il est encore à l’école primaire, il ressent l’envie de devenir prêtre. “Il y avait un grand séminaire en face de mon école. Je voulais devenir comme les séminaristes que je voyais rentrer et sortir pendant les récréations.” Mais il est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants, et son père lui refuse l’accès au petit séminaire. Il lui demande de s’occuper de la maison et de s’orienter vers une activité professionnelle “plus pratique” comme la mécanique. Il choisit finalement la biochimie et obtient son diplôme avec peu de satisfaction.
De la biochimie au séminaire
Son désir de devenir prêtre est toujours présent. Il contacte alors lui-même le curé de sa paroisse sans trop savoir vers quel genre de ministère se diriger. Quand il rencontre un prêtre de la congrégation belge du Cœur immaculé de Marie (CICM), tout s’éclaircit : il sera missionnaire. “Ce qui est spécial au missionnaire, c’est qu’on se focalise sur l’éducation, la promotion des cultures, la création de communautés tout en travaillant pour la justice et la paix.” Il entre dans la congrégation CICM. En 2007, il fait son stage de théologie de trois ans à Cebu avant de rentrer dans son pays natal pour être ordonné prêtre en 2010.
Après trois mois au Congo Kinshasa, le voilà de retour aux Philippines où il vit pendant un temps la mission d’aumônier et de professeur de religion dans une école. Aujourd’hui, il est curé de la paroisse Holy Family à Mandaue sur l’île de Cebu. “Ce que je trouve très positif, c’est l’immersion. Tu rentres dans la réalité des gens, tu essaies de comprendre leur monde avec leurs joies et leurs peines pour essayer de transmettre le message du Christ.”
Révéler le Christ pour sanctifier les gens
En tant que missionnaire dans un pays étranger, le père François assure qu’il y a une base commune à tous prêtres catholiques : “Révéler Jésus Christ. Sanctifier les gens, les aider à s’approcher de Dieu par les sacrements, les messes et tout ce qui contribue à la vie spirituelle. Mais il y a aussi des différences liées au contexte culturel, à la transmission du message, à la connaissance du Christ. Aux Philippines, l’immense majorité des habitants sont chrétiens (84%, ndlr). On ne peut pas comparer mon rôle ici à celui d’un prêtre dans un autre pays d’Asie où les chrétiens doivent se cacher ou à celui d’un prêtre européen qui vit la sécularisation”.
Prêtre africain aux Philippines, il trouve beaucoup de satisfactions dans sa mission. “C’est un peuple très accueillant et ouvert, c’est ce qui fait principalement ma joie.” Il reconnaît aussi éprouver quelques petites difficultés liées à l’apprentissage d’une nouvelle langue et d’une autre culture. “Par exemple, chez nous en Afrique, on peut dire non. Mais ici, tu peux blesser les gens si tu es trop direct. Il faut dire : je vais voir.” Un effort d’intégration et d’ajustement qu’il fait bien volontiers. Car selon lui, la joie du missionnaire dépend du degré d’intégration dans la culture de l’autre. “Parfois, tu n’as pas besoin de parler : ta présence comme étranger et comme prêtre réconforte les gens parce que tu partages leur vie et leurs souffrances. En tant que missionnaire tu es la présence de Dieu. L’amour que tu leur donnes représente l’amour de Dieu et cela me remplit ma joie.”