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Nicolas Sarkozy à Fontainebleau, compassion ou communication ?

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Arthur Herlin - publié le 25/01/16
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Présent à la messe de réparation d’une église vandalisée, l’ancien président de la République a souhaité manifester sa solidarité avec les catholiques.

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“Par notre présence, nous voulons manifester que ce qui s’est passé est un scandale”, a déclaré l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, présent durant la messe de réparation de l’église Saint-Louis à Fontainebleau (Seine-et-Marne) avant de poursuivre : “Il faut prendre en compte aussi la souffrance de ceux qui, pour être majoritaires, n’ont pas moins le droit d’être respectés”.

Une déclaration qui intervient seulement trois jours après qu’il a révélé dans son livre La France pour la vie que, s’il était réélu, il n’abrogerait pas le mariage pour tous“. Suscitant colère à droite et congratulations narquoises à gauche. Pour Thibaut Collin, philosophe et auteur de La République, les religions, l’espérance, écrit avec Nicolas Sarkozy, plus qu’une preuve de compassion, cette visite à Fontainebleau relève de la pure opération de communication : “Tout est com’ chez Nicolas Sarkozy”, assure-t-il, avant d’ajouter : “Le fait qu’il ait tout juste avoué avoir changé d’avis sur le “mariage pour tous”, indique d’autant plus qu’il va tout tenter pour récupérer l’électorat catholique”.

Il tente de profiter d’une certaine exaspération des catholiques

Dimanche 10 janvier dernier, les Bellifontains découvraient avec stupeur que leur église avait été profanée et avait subi un incendie ravageant l’autel du XVIe siècle ainsi que le retable du XVe siècle. Une statue de la Vierge datant du XIVe siècle avait également disparu. La messe en réparation, célébrée par le père José Antonini, a réuni de nombreux fidèles, sensibles au drame qui a touché l’édifice religieux, sans doute aussi intrigués par la présence de l’ancien chef de l’État. Sa venue est d’autant plus curieuse que c’est la première fois qu’il s’adonne à cet exercice depuis qu’il n’est plus ministre de l’Intérieur. Un indice de plus concernant sa stratégie pense Thibaut Collin : “Par cette visite, il tente de profiter d’une certaine exaspération des catholiques, dont les lieux de culte sont de loin les plus profanés”, souligne-t-il.

Arrivé quelques minutes avant le début de la cérémonie, le président des Républicains, accompagné de Valérie Pécresse, à la tête de la région Île-de-France, a justifié sa présence au micro de BFM TV : “Si une synagogue ou une mosquée est profanée, il y aura une émotion et c’est normal et on sera là. Si une église est profanée, il me semble que notre place est aussi d’être ici”.

Pour Thibaut Collin, ce discours est typique de la “méthode Sarkozy”. “Il a toujours fonctionné en segmentant l’électorat. Je pense que les catholiques ne sont plus dupes, poursuit-il, mais dans le même temps on observe une résurgence du langage identitaire de la part de certains qui pourraient se sentir flattés par la visite de l’homme politique”, concède-t-il.

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