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“Qui suis-je ? J’ai cette question en tête depuis que je suis entrée au couvent”

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Sœur Theresa Aletheia Noble - publié le 23/01/16
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Quand une religieuse s’interroge…

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“Qui donc crois-tu être ?” Une sœur m’a posé cette question il y a quelques jours en réaction à quelque chose que j’avais dit ; nulle critique chez elle, elle se demandait sincèrement si j’avais de moi-même une vision juste et saine sur le plan spirituel.

Sœur Augusta, qui est presque centenaire, a récemment reçu la visite de sœurs plus jeunes. Lorsqu’elles sont entrées dans sa cellule, elle leur a tendu les mains et s’est exclamée : “Quels beaux visages ! Épouses du Seigneur et amies de l’humanité !”. Elle avait eut presque 100 ans pour y réfléchir, mais le fait est qu’elle avait réussi à résumer en une phrase l’essence de la vie religieuse. Qui suis-je ?

J’ai cette question en tête depuis que je suis entrée au couvent. J’ai laissé derrière moi carrière, compte en banque, garde-robe, rêves et, le plus difficile, sentiment de contrôle. Je suis entrée dans une vie qui, dans un sens, me définit avant que j’aie la possibilité de me définir moi-même. Les gens que je rencontre voient l’habit de religieuse avant de voir la personne. Et souvent, après avoir parlé avec eux, je me demande si c’est vraiment à moi qu’ils se sont adressés ou à la personne qu’ils pensent que je suis. Bien sûr, il en va de même pour tout le monde. Quand on rencontre des inconnus, on évalue leur comportement, leurs paroles, leur façon de s’habiller, et notre jugement conditionne nos rapports avec eux. La différence, pour une religieuse en habit, c’est que l’opinion des autres repose sur une pléthore d’idées préconçues qui poussent parfois à un tel aveuglement que les gens peuvent oublier qu’ils parlent avec quelqu’un qui n’a pas toujours été religieuse, qui a des pensées, des préoccupations, et des caractéristiques propres. Ceci est dans l’ordre des choses. La vie religieuse fait de nous des “amis de l’humanitéˮ, et il est impossible d’être un ami de l’humanité sans se donner aux autres et sans, dans un sens, perdre son identité.

En même temps, mes sœurs sont toutes singulières, on pourrait presque dire excentriques. Quiconque a pour ami un moine ou une religieuse vous dira qu’il s’agit de personnes souvent passionnantes. Ma famille connaît depuis très longtemps un frère convers membre d’une congrégation bénédictine. Même quand j’étais athée, je le trouvais génial avec ses remarques décalées et pleines d’esprit. Ami de l’humanité certes, mais sans la flatter ! Je pense que tel est le sens de la vie religieuse : nous sommes amis de l’humanité, mais nous ne sommes pas définis par l’humanité, ni par nous-mêmes d’ailleurs. Nous ne nous constituons pas nous-mêmes. Nous sommes destinés à trouver notre identité en Dieu et en Lui seul, et nous pouvons le faire avec plus de liberté parce que nous ne contrôlons pas les aspects de la vie qui définissent la plupart des gens : carrière, avenir, argent, apparence, rêves. Peut-être, en lisant ces mots, vous demandez-vous : “En quoi cela me concerne-t-il ?”.

Cela vous concerne. Nul besoin de faire vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance pour apprendre à se détacher des choses de ce monde qui menacent de nous enfermer et, souvent, de nous définir contre notre être véritable.Nous sommes tous destinés à trouver notre identité en Dieu. À dire vrai, c’est le travail d’une vie entière pour les religieux comme pour tout un chacun. Heureusement, Sœur Augusta nous a donné un vadémécum : nous sommes destinés à vivre dans l’union avec Dieu et à nous dépenser dans le don de nous-mêmes, quelle que soit la vocation à laquelle Dieu nous appelle.

Nous sommes épouses du Seigneur et amies de l’humanité !

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