Au musée Rath de Genève, venez découvrir la première exposition consacrée aux liens entre la civilisation byzantine et la Suisse.
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Plus de 600 œuvres présentées entrainent le visiteur au cœur de l’empire millénaire romain d’Orient. L’exposition témoigne de la présence d’un riche patrimoine byzantin sur le sol suisse en dévoilant des objets et manuscrits conservés dans les collections nationales. Datant du IVe au XVe siècle, ces œuvres illustrent les liens établis entre Byzance et la Suisse et évoquent la contribution helvétique dans la redécouverte de cette civilisation.
De Byzance à Istanbul
Symbole d’exotisme et de fantasme, le nom de Byzance n’est apparu que tardivement, soit aux XVIe et XVIIe siècles dans les textes érudits occidentaux puis de façon plus large au XIXe siècle. Guy de Maupassant écrit à son propos dans le Figaro en 1880 : “Byzance ! S’il est dans l’histoire un nom de ville évocateur de visions féériques et mystérieuses, c’est celui-là !”. À l’origine, Byzance se situe au centre de l’empire romain et détient le statut de capitale de la Thrace jusqu’au début du IVe siècle. Elle devient ensuite Constantinople en 330, soutenue par l’ambition de l’empereur Constantin Ier qui veut faire de la nouvelle capitale de l’Empire romain d’Orient, la “Nouvelle Rome”. Aux IVe et Ve siècles, l’Empire en cours de christianisation fait preuve d’une grande modernité architecturale illustrée par la basilique Sainte-Sophie. A la fin du XIe siècle, des réformes importantes sont entreprises sous le règne d’Alexis Comnène et la cité ne résiste pas à la IVe croisade de 1204. 1453 marque la chute définitive de Constantinople et de l’empire romain d’Orient. Les Ottomans prennent le pouvoir, Constantinople devient Istanbul.
Byzance et la Suisse : des liens peu connus
Alors que les Musées d’Art et d’Histoire de Genève détiennent l’un des fonds d’art byzantin les plus importants d’Occident, ces collections demeurent méconnues du public. L’exposition permet de mettre en lumière la contribution de la Suisse dans la redécouverte de cette civilisation, notamment à l’époque de la Réforme qui promut l’étude et la diffusion de la langue grecque. Des manuscrits byzantins étaient étudiés dans les cantons réformés dans un but scientifique et humaniste. D’autre part, des objets byzantins ont été découverts en Suisse lors de fouilles archéologiques ou ont été conservés dans les églises des cantons restés catholiques. Parmi les œuvres exposées, un calice à haut pied avec inscription syriaque est particulièrement exceptionnel. Cette pièce du VIIIe ou IXe siècle a été réalisée en argent. Formée d’une coupe reposant sur un pied composé de feuilles, elle est ornée d’un décor de croix grecques et porte une inscription en syriaque sur le bord extérieur : “Ce calice a été fait pour la Sainte Église d’Arfaniya (Raphanaea) par les mains du saint et très protégé de Dieu, le métropolite Leontios. Que tous ceux qui lisent ceci prient pour qu’il reçoive le pardon comme le bon larron.”
Il a été retrouvé avec d’autres objets liturgiques en argent : un encensoir, une patène et une croix processionnelle. Autre objet plus tardif mais tout autant intéressant, une Vierge de tendresse (Glykofilousa), œuvre d’un atelier crétois de la fin du XVe siècle, est exposée. Conservée dans une collection privée, elle est présentée pour la première fois au public. Comme son nom l’indique, cette icône exprime la tendresse de la Vierge envers son Enfant : un type iconographique établi et apprécié par les peintres crétois de cette époque. Cet art raffiné, emprunt de délicatesse, met en valeur l’affection maternelle de part la proximité des visages et des mains des deux figures.
Pour découvrir les autres objets témoignant des splendeurs de la civilisation byzantine, rendez-vous au musée Rath à Genève jusqu’au 13 mars 2016.