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La copte Mona Gaballah élue députée en Égypte

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Sylvain Dorient - publié le 20/01/16
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L’élection confirme que le gouvernement d’al-Sissi donne des signes positifs aux chrétiens, malgré des violences persistantes.

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Mona Gaballah a été élue pour représenter les districts d’Al-Jamaliah et Manshiyat Nasser, elle affirme dans un entretien accordé à Al Monitor que son premier combat est de "lutter contre la corruption et décentralisation". C’est la première fois depuis 1923 qu’une femme copte est élue au Parlement égyptien.

"L’Égypte a surmonté l’extrémisme"

Avec un total de 36 coptes représentés sur 596 membres du Parlement, les chrétiens qui représentent 10% de la population égyptienne sont présents dans le paysage politique. Mona Gaballah voit dans son élection hautement symbolique "Une preuve que l’Égypte a surmonté l’extrémisme." La députée fait référence à la courte mais désastreuse expérience qu’on fait les égyptiens d’avoir un président issu des Frères musulmans au pouvoir. Mohammed Morsi, le champion de l’organisation islamiste a été élu pour succéder au président Moubarak le 30 juin 2012. Puis a été destitué à la suite d’un coup d’état qui a amené au pouvoir l’actuel président, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, le 3 juillet 2013. Ces turbulences politiques ont eu des conséquences terribles pour les Coptes. Ils ont vu se multiplier les discriminations, les attentats et les incendies d’églises. Une cinquantaine de lieux de culte ont été incendiés durant les mois qui ont suivi le coup d’État.

Les Coptes relèvent la tête

La reprise en main peu démocratique du pays a donc été saluée par les égyptiens chrétiens (Aleteia). Les activistes des frères musulmans, très présents après le coup d’état, ont été impitoyablement combattus par le gouvernement d’al-Sissi, qui craint pour sa propre stabilité. La situation des Coptes demeure périlleuse, ils sont toujours victimes d’enlèvements, de conversions forcés, par des groupes qui tiennent autant de l’islamisme que du brigandage. Mais ils sont défendus par le gouvernement qui voit en leur présence une démonstration de son caractère "laïque". D’où la visite du président al-Sissi dans la cathédrale Saint-Marc du Caire pour souhaiter aux paroissiens un "Joyeux Noël", ajoutant que "personne ne pourra nous diviser". Il a promis à cette occasion, que toutes les églises chrétiennes endommagées par des terroristes seraient réparées.

La première communauté d’Orient

Plusieurs médias égyptiens ont relayé l’appel de Tawadros II, le Patriarche de l’Église copte orthodoxe, qui rappelait que "les terroristes ne font pas de différences entre chrétiens et musulmans". En tant que chef de la plus importante Eglise du Proche-Orient, en termes numériques, il affirmait avoir à cœur "la stabilité et la sécurité de toute l’Égypte". Une stabilité qui passe pour le moment par la poigne du maréchal al-Sissi. Les Coptes sont considérés par les frères musulmans comme ses alliés indéfectibles, de même qu’ils étaient considérés comme les alliés de Moubarak par le passé. Tout nouveau changement de régime serait périlleux pour eux.

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