Même si l’Iran et la Russie constituent les deux soutiens majeurs du régime de Bachar el-Assad, leurs intérêts ne sont pas exactement les mêmes.
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En premier lieu, il ne faut pas oublier que le régime de Damas s’appuie sur deux alliés afin de n’être pas dépendant de la seule Russie. D’un point de vue militaire, les soutiens sont séparés avec des frictions parallèles entre l’état-major syrien et les conseillers russes ou iraniens. Toutefois, d’un point de vue naval la Syrie est davantage utile à la Russie qu’à l’Iran. En effet, pour les Russes, qui ont été successivement chassés de Chypre et de Libye, la base de Tartous constitue le dernier refuge naval alors que la marine iranienne a choisi depuis longtemps une défense asymétrique dans le Golfe Persique. Face à Israël, le positionnement des deux alliés n’est pas le même.
Quid d’Israël et de l’Arabie saoudite ?
Si l’Iran joue clairement le Hezbollah contre Israël, la Russie est obligée de ménager son partenaire hébreu qu’elle travaille diplomatiquement afin de retourner la situation à son profit. Ceci est vrai à un moindre degré pour l’Arabie saoudite, que la Russie doit ménager. Aux connexions politiques conjointes avec la minorité alaouite, s’ajoutent les liens particuliers de chaque nation avec les îlots chiites d’une part et orthodoxes de l’autre. La cartographie fine des intérêts géopolitiques iraniens et russes est donc loin d’être identique.
Toutefois, force est de constater qu’un parallèle existe entre la vision des joueurs d’échec russes et iraniens : la Syrie reste une autre patrie en miniature destinée à être secourue au nom de la sobornost ou bien de sa situation d’île encerclée. Dans les deux cas, la grande île chiite ou orthodoxe a décidé de lancer une barque à la mer vers un îlot éloigné qui lui rappelle sa propre situation d’encerclement.