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L’Indonésie endeuillée par son premier attentat terroriste depuis six ans

Indonesian police take position behind a vehicle as they pursue suspects after a series of blasts hit the Indonesia capital Jakarta on January 14, 2016. A series of bombs killed at least three people in the Indonesian capital Jakarta on January 14, with shots fired outside a cafe as police moved in, an AFP journalist at the scene said. AFP PHOTO / Bay ISMOYO / AFP / BAY ISMOYO

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Sylvain Dorient - publié le 15/01/16
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L’attentat en Indonésie vient rappeler le caractère international du djihadisme, et la menace bien réelle qui pèse sur des pays qui pensaient avoir endigué le fléau.

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Ce jeudi 14 janvier, au moins sept personnes, dont cinq assaillants, ont été tuées dans des attaques qui ont semé le chaos à Jakarta (Indonésie), jeudi 14 janvier. On dénombre plus d’une vingtaine de blessés. La BBC fait état de 14 terroristes, dont trois aurait été interpellés. Au moins deux kamikazes se sont fait exploser à proximité des bureaux de l’ONU. Un Starbucks café a aussi été pris pour cible : le mode de procédé rappelle celui des attentats du 13 novembre à Paris. Et de même que pour les attentats parisiens, ceux-ci ont été revendiqués par l’État islamique. Les autorités indonésiennes avaient déjà fait état de menaces pesant sur la capitale du pays, et avaient déjoué une tentative d’attentat précédente durant le Nouvel An.

“Une tradition de tolérance menacée”

Le père jésuite Franz Magnis-Suseno, professeur de philosophie à l’Université de Jakarta, s’inquiète du devenir de la tradition de cohabitation pacifique des religions. “Cette attaque doit réveiller les Indonésiens et les musulmans du monde entier”, estime-t-il auprès de l’Aide à l’Église en détresse (Aiuto alla Chiesa che Soffre). L’Indonésie, qui est le pays musulman le plus peuplé, jouit d’une relative bonne réputation en terme de tolérance religieuse.

Des groupes extrémistes se greffent sur l’État islamique

Pourtant, avant ces attentats, une série d’actions violentes contre les minorités religieuses dans la province d’Aceh, rappelaient l’influence des extrémistes sur le pays.  Des groupes “d’autodéfense” comme le Front des défenseurs de l’islam (FPI) ont commis des attaques impunies contre des églises et des mosquées chiites. Le père Magnis-Suseno s’inquiète de l’influence de l’Arabie saoudite et du Yémen, qui financent et distribuent de la littérature islamique. La société Indonésienne serait-elle menacée par une radicalisation de son islam ? Le père répond que tout dépend de la politique et de l’économie de son pays : “Si le gouvernement parvient à proposer un meilleur avenir et à mettre fin à la corruption, les jeunes indonésiens ne chercheront plus des alternatives comme l’État islamique”.

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