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Assad est-il innocent du gazage de Ghuta ?

IDLIB, SYRIE - Avril 2017 Firas Taki / Anadolu Agency

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Sylvain Dorient - publié le 15/01/16
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L’Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques est venue fragiliser l’accusation de “massacre chimique” dans la banlieue de Damas pesant sur l’armée syrienne.

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Le 21 août 2013, une attaque au gaz de grande envergure était perpétrée dans la banlieue de Damas. Les images très violentes des victimes (494 selon la Syrie, 1 429 selon les États-Unis) avaient fait le tour du monde, et la communauté internationale se fiant à l’expertise d’Observateurs de l’Onu avait rapidement désigné le président syrien Bachar el-Assad comme responsable du bombardement. L’utilisation d’armes chimiques, “ligne rouge” définie par Barack Obama et le camp occidental un an plus tôt, devait logiquement entraîner une riposte militaire rapide.

Des observateurs, arrivés à Damas trois jours avant l’attaque avec l’accord du gouvernement de Bachar el-Assad, se trouvaient à quelques kilomètres des trois points d’impact. Ils ont pu se rendre immédiatement sur place, avec l’appui des groupes rebelles contrôlant la zone concernée. Le rapport qu’il ont rendu est accablant : la nature des projectiles et la direction d’où provenaient les tirs incriminent l’une des unités d’élite de l’armée syrienne, seule à même de manipuler ces armes non conventionnelles.

Au bord de l’intervention militaire

Dans les jours qui suivent, l’administration Obama confirme le projet de lancer des frappes aériennes en représailles sur la Syrie. Paris témoigne de son soutien mais l’intervention n’aura jamais lieu. La manœuvre russe a payé : Vladimir Poutine a proposé de procéder à la destruction, sous contrôle international des armes chimiques syrienne. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Organization for the Prohibition of Chemical Weapons, OPWC), prix Nobel 2013 pour son action, a été chargée d’assurer ce contrôle.

L’ombre d’un doute

Or, un rapport de cette organisation, cité par l’agence Fides, vient mettre en doute la culpabilité de l’armée syrienne. Les traces de gaz sarin, relevées par les observateurs de l’Onu, ne seraient pas compatibles avec les armes que possédait l’armée syrienne au moment des faits qui lui sont reprochés. Les conclusions de ce rapport rejoignent celle du MIT (Massachusetts Institute of Technology) dont les experts avaient statué dans un sens identique en janvier 2014.

Une série d’indices troublants

Ces conclusions scientifiques confortent les doutes exprimés par certains observateurs : pourquoi les troupes régulières auraient elles pris le risque de “franchir la ligne rouge” définie par les Américains ? Pourquoi en plein cœur de l’été 2013, quand l’armée reprend l’ascendant sur ses adversaires (une situation qui se dégradera avec la montée en puissance de l’État islamique) ? Un militaire lybien, Kadhafi al-Qahsi, cousin du défunt maître de Tripoli, a avancé que des armes chimiques, utilisées en Syrie selon lui, avaient été dérobées en Libye à la chute du régime et avait transité via la Turquie (Iran Daily). Il est établi depuis, que du gaz moutarde a été utilisé par l’État islamique à la frontière turque.

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