C’est même devenu une priorité un peu partout en Europe, après les agressions du Nouvel An commises par des jeunes venus en majorité du Moyen-Orient et du Maghreb.
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“Certains jeunes d’origine maghrébine perçoivent les femmes comme du gibier en liberté.” La phrase figure dans une tribune de Bianca Debaets, secrétaire d’État bruxelloise à l’Égalité des chances, publiée dans La Libre Belgique. On imagine mal cette affirmation dans la bouche d’un ministre français. Mais ailleurs en Europe, ces pudeurs ne sont plus de mise, de Berlin à Helsinki en passant par Bruxelles et Zurich.
“Des statistiques hallucinantes”
Réagissant aux violences dont ont été victimes des femmes lors du réveillon du Nouvel An dans plusieurs villes d’Allemagne (516 plaintes dont 40% pour agressions sexuelles), Bianca Debaets lance une campagne de lutte contre le harcèlement en rue et annonce “une politique de fermeté”. Elle met en avant “des statistiques hallucinantes” selon lesquelles 45% des femmes belges ont déjà été victimes de violences verbales, 15% de violences physiques et 6% de violences sexuelles. “L’incident de Cologne devrait être le moment idéal pour la justice et les autorités d’établir une limite très claire : jusqu’ici et pas plus loin”, écrit-elle.
La Belgique va organiser des cours dans les centres d’asile pour expliquer aux immigrés comment se comporter respectueusement envers les femmes, a annoncé le secrétaire d’État à l’Asile et à la migration, Theo Francken. “Nous allons copier le modèle norvégien”, a-t-il expliqué : “Afin de lutter contre les violences faites aux femmes, la Norvège offre des cours aux demandeurs d’asile pour les aider à trouver leurs repères dans un pays dont les mœurs peuvent leur sembler libérales” (20 Minutes).
En Europe, tous les pays d’accueil cherchent à présent à poser les “limites”. C’est bien sûr une priorité en Allemagne où le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, se dit convaincu que les violences avaient été organisées : “Quand une telle horde se rassemble pour enfreindre la loi, cela paraît sous une forme ou une autre planifié. Personne ne me fera croire que cela n’a pas été coordonné ou préparé”, a-t-il déclaré au quotidien Bild (Le Parisien).
“Outre Cologne, des faits similaires ont eu lieu dans d’autres villes allemandes : à Hambourg (Nord), Stuttgart (Sud) et Bielefeld (Nord-Ouest). Dans cette ville de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, 500 hommes auraient tenté d’entrer dans une discothèque et aurait agressé sexuellement des femmes, indique le Westfalen-Blatt” (Sud-Ouest).
“Cologne a tout changé”
La chancelière Angela Merkel est sur la sellette pour la largesse de son accueil aux migrants (1,1 million de demandeurs d’asile en 2015). “Elle était jusque-là connue pour sa politique généreuse à l’égard des demandeurs d’asile et sa formule d’accueil “Wir schaffen das!” (“Nous y arriverons!”). Mais le ton de la chancelière s’est durci ces derniers jours. Vendredi, elle a jugé qu’il y avait “encore beaucoup trop” de réfugiés qui continuaient à arriver dans son pays. “Cologne a tout changé, les gens doutent”, a lancé Volker Bouffier, vice-président de la CDU” (Le JDD).
“La question qui se pose après Cologne” est “quand perd-on son droit de séjour chez nous ?”, a-t-elle déclaré le 8 janvier lors d’une réunion de son parti conservateur à Mayence. “Pour moi, il faut le perdre plus tôt” (actuellement, la loi allemande impose une condamnation d’au moins trois ans de prison pour permettre l’expulsion d’un demandeur d’asile, pourvu que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d’origine) (Le Matin). Même les délits passibles de sursis devront permettre de renvoyer des délinquants étrangers, a proposé Angela Merkel.
C’est ce que les Suisses s’apprêtent à voter alors que des agressions sexuelles contre des femmes ont eu lieu à Zurich. “Les Suisses ont approuvé en 2010 l’expulsion des étrangers coupables d’infractions graves. Le 28 février, ils se prononceront sur leur “renvoi effectif””, annonce Le Point.
Un hiatus culturel et moral
Une réaction en chaîne se profile jusque dans les pays réputés les plus tolérants, telle la Finlande où la police a également constaté de “nombreux faits de harcèlement sexuel” sur une place centrale d’Helsinki (Sud-Ouest).
C’est à toute l’Europe que se pose le problème vécu à grande échelle par l’Allemagne. Un choc de civilisations, ou si l’on préfère, un hiatus culturel et moral entre de jeunes hommes venus seuls d’une société musulmane en crise religieuse et sexuelle (deux frustrations en étroite connexion) dans une société occidentale “postchrétienne” et permissive qui a cru trouver son salut dans une fuite en avant libertaire. Un composé instable et explosif.