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L’idée du revenu de base universel fait son chemin

Euro bills are pictured as Finland announced to experiment in 2017 a basic monthly income for Finns. - CITIZENSIDE/GERARD BOTTINO

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Hugues Lefèvre - publié le 08/01/16
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Toucher un revenu mensuel dès le berceau ? Ou bien en prison ? À première vue, l’idée paraît saugrenue. Pourtant, le principe d’un revenu de base pour tous les citoyens est actuellement étudié au ministère du Travail.

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Mercredi, un rapport portant sur le travail, l’emploi et le numérique a été remis à la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Réalisé par le Conseil national du numérique (CNNum), le rapport présente vingt pistes pour anticiper les mutations du monde du travail à l’heure du numérique. Parmi elles on retrouve la mise en place d’un “revenu universel”. Franck Margain est conseiller régional d’Île-de-France et président délégué du Parti Chrétien Démocrate. Il nous explique l’intérêt d’une telle mesure.

Aleteia : Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le “revenu universel” ?
Franck Margain : C’est une allocation minimum inconditionnelle attribuée à l’ensemble des citoyens. Concrètement, il s’agit d’un revenu fixe distribué par l’Etat à toutes les personnes de nationalité française, de leur naissance à leur mort. Ce revenu valorise donc la citoyenneté.

Quel en serait son montant ?
Dans le rapport remis à la ministre du Travail mercredi dernier, ce revenu de base pourrait atteindre 800 euros par mois. Pourquoi pas ! Au Parti  chrétien démocrate (PCD), nous préconisons un revenu de 200 euros pour les citoyens qui n’ont pas encore leur majorité. Puis, à partir de 18 ans, ils toucheraient 400 euros par mois.

Comment financer une telle mesure ?
L’ensemble des prestations sociales doit être regroupé et refondé en une seule. Aujourd’hui, il en existe plus de 80 et les Français n’y comprennent plus rien. Pire, elles provoquent des fractures et des divisions entre ceux qui disent “eux touchent mais pas nous !». Avec le revenu universel, chacun aura la même somme, indépendamment de sa situation propre. Par ailleurs, une réforme de la fiscalité est impérative. Il faut diminuer le nombre de tranches fiscales pour n’en avoir plus qu’une haute et une basse.

N’avez vous pas peur de nourrir le fléau de l’assistanat ?
On n’empêchera jamais les tire-au-flanc ! Mais je crois que cette mesure est une opportunité formidable pour accompagner chaque citoyen vers son épanouissement. En Finlande, un projet similaire doit voir le jour en 2017. En Alaska, chaque citoyen touche 15 000 dollars par an. Il n’y a pour l’instant pas de signe d’échec. Au contraire, je considère que cela témoigne d’une société soudée. En tant que chrétien, j’ai confiance dans ce type de dispositif qui donne ou redonne une chance à chacun, comme par exemple aux prisonniers.

Justement, le concept de revenu universel est-il en accord avec la doctrine sociale de l’Église ?
Absolument ! Car il garantit l’équité des citoyens entre eux. C’est aussi la reconnaissance de la contribution de chacun pour le bien de la société, même si l’on n’est pas salarié. Par exemple, la mère ou le père au foyer a un rôle très positif puisqu’il ou elle travaille à la bonne éducation des enfants. Ce revenu de base viendrait récompenser cette activité, qui n’est plus mise en valeur aujourd’hui.

Pensez-vous que cette mesure radicale puisse voir le jour en France ?
Il existe déjà des embryons de revenu universel dans notre pays, comme par exemple le RSA. De même, beaucoup d’hommes politiques osent en parler. Dans son livre Faire, François Fillon fait un pas en ce sens en voulant regrouper l’ensemble des prestations sociales. Au PCD, nous en parlons depuis 2003 !

Je crois qu’un des grands enjeux de la prochaine campagne présidentielle sera la question de la redistribution des richesses. Aujourd’hui, notre système ultra-libéral est devenu insupportable. Les classes moyennes régressent et nous ne sommes pas loin d’un ras-le-bol généralisé. Je pense qu’il est temps de revenir aux valeurs de justice et d’équité.

Propos recueillis par Hugues Lefèvre

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