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Un site d’information sur l’avortement dans le viseur des pro-IVG

Site SOS IVG

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Arthur Herlin - Alexandre Meyer - publié le 07/01/16
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La ministre de la Santé n'aime pas beaucoup IVG.net et le fait savoir. La presse, complaisante, relaye. Les hackers achèvent le travail.

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"Attention à la désinformation", s’écrient depuis quelques heures certains médias féminins et politiques ! À l’origine de cette bronca, les résultats du moteur de recherche le plus apprécié des internautes, qui n'ont pas l'heur de plaire au gouvernement. En effet, lorsque l’on tape "IVG" sur Google, un site associatif – accusé de prendre partie contre l’avortement – s'est frayé un chemin jusqu'à la première place, juste devant le site du gouvernement.

Malgré une récente campagne menée à coup de décalcomanies "Mon corps m’appartient", du soutien des médias et de nombre d'intellectuels, le site sante.gouv.fr n’a pas réussi à conserver la première position dans la cruelle compétition imposée par le moteur de recherche américain. Il faut bien comprendre que, parmi les critères de référencements qui gouvernent le géant du Web, la popularité d’un site ainsi que son ancienneté sont déterminantes. Face à ces critères primordiaux, le site gouvernemental n'est plus gagnant.

Un site qui incite à "garder l'enfant"

Quoi qu’il en soit, Elle, Causette ou LCI ont emboîté le pas à Marisol Touraine pour tenter de pallier cette injustice. La ministre de la Santé appelle l'audimat à cliquer et cliquer encore pour aider son site sante.gouv.fr à remonter sur le trône. Les médias, dociles, ont pris le relai dans cette ridicule course à l'échalote.

La réaction de Elle ne s’est pas faite attendre : sur son compte Twitter, le mensuel féminin s'est empressé d'appeler à répondre favorablement aux injonctions gouvernementales. Ce matin, c’est la chaîne d’information LCI qui invitait ses téléspectateurs à se "méfier des résultats Google". D’après "l’enquête" de l'un de nos très informés confrères, sous ses allures de "site officiel", le site IVG.net qui caracole en tête des résultats Google cacherait en réalité des informations "anxiogènes", incitant (carrément) à "garder l’enfant" via un numéro vert mis à disposition. Garder l'enfant, un comble !

Des informations trop sérieuses pour être vraies ?

Le site IVG.net, est accusé de privilégier "des informations peu sérieuses" mettant en garde contre les conséquences d’un avortement. Marie, l'une des responsables du site contactée par téléphone se défend : "Toutes nos études sont référencées et sérieuses. Personne n'ose jamais avouer à une femme qui a vécu plusieurs interruptions de grossesse qu'elle pourra rencontrer des difficultés à tomber enceinte d'un nouvel enfant “désiré” ou qu'elle risque de subir des troubles psychologiques. Nous, nous osons le leur dire quand elles nous le demandent". Les études sont là. Rigoureuses et implacables. Ne les cherchez pas en France où le verrou est solide et la remise en cause de ce "droit fondamental" est impensable. Il faut traverser l'Atlantique pour les piocher au Canada et aux États-Unis où elles affluent depuis une vingtaine d'années.

L’autre faute reprochée au site serait de recueillir exclusivement des témoignages de femmes "regrettant" d’avoir avorté ou confiant les douleurs qu’elles ont subies. S'il est vrai que le site publie les témoignages d'avortements "malheureux", les témoignages d'interruptions volontaires de grossesse menées à leur terme sans complications abondent. Dans des proportions toutefois bien moindres. Marie insiste sur le fait que ces témoignages sont plus rares du fait que les femmes qui "assument" et s'orientent résolument vers l'IVG ne s’épanchent pas sur leur acte. Celles qui doutaient et subissent cette décision prise à la légère en témoignent beaucoup plus. La responsable réaffirme leur authenticité : "Nous pourrions en ajouter des centaines d’autres du même ordre tant nous en recevons".

Les hackers prennent le relai

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Le site IVG.net bloqué par un piratage massif

"La grande majeure partie des femmes qui nous contactent ne veulent en aucun cas avorter, mais changent souvent d’avis sous la pression de la famille, de leur ami ou carrément du corps médical", déplore la responsable avant d’ajouter : "Les femmes qui viennent nous voir sont laissées pour compte, seules. Est-ce désinformer que de leur permettre de connaître tous les risques ?". À l'heure où 17% des couples qui vivent le drame de l'avortement se séparent par la suite, et lorsqu'une femme sur trois développe des dysfonctions qui sont toujours associées à de l’anxiété, "il serait insensé de dire aux femmes qu'il n'y a pas de problème. Nous vivons dans un climat idéologique délétère, on ne veut pas que l’on dise que des syndromes post IVG existent, que de nombreuses femmes souffrent dans les temps qui suivent un tel acte." Un climat qui s'est mesuré jeudi dans la soirée à l'aune des tentatives de piratage du site qui l'ont rendu indisponible à de nombreuses reprises.

(Mise à jour 08/01/2016, 11 h 50 - Les efforts du gouvernement semblent avoir porté leurs fruits, le site sante.gouv.fr s'est hissé en première place des résultats Google au cours de la nuit. Mais pour combien de temps...)

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