Les papiers d’identité de deux des kamikazes du stade de France étaient des passeports syriens authentiques : l’EI s’est emparé de stocks de formulaires vierges de l’Etat syrien.
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Les enquêteurs des attentats du 13 novembre ont constaté que les passeports syriens des kamikazes du stade de France étaient d’excellente facture. Et pour cause : ce sont de “vrais faux” passeports, saisis dans les stocks des villes conquises en Syrie, qui ont permis aux terroristes de franchir aisément les frontières, mêlés à la masse des réfugiés. “Combien sont-ils, au juste, à avoir franchi ces barrières devenues illusoires face à la crise migratoire et pénétré dans cet espace européen de libre circulation ? La question hante les services de renseignement”, rapporte Le Parisien.
Des dizaines de milliers de passeports
“Daesh a subtilisé des “dizaines de milliers” de passeports vierges en Syrie, en Irak et en Libye, qui pourraient être utilisés par de faux réfugiés pour rejoindre l’Europe, selon des services de renseignement occidentaux”, rapporte, dimanche 20 décembre, le journal allemand Welt am Sonntag cité notamment par Sud-Ouest et Le Point.
Il existe une autre source d’approvisionnement, celle des passeports détenus par des complices occidentaux, ajoute Le Parisien : “À l’arrivée en Syrie, les recrues extérieures sont délestées de leurs documents. Ces passeports authentiques sont ensuite réattribués à des combattants physiquement ressemblants. Établi par l’enquête, un cas récent (fin juillet) illustre cette pratique : un djihadiste parti de Troyes (Aube) en 2012 a été interpellé à son retour en France. Il disposait d’un passeport suédois”.
La Bosnie, nid de terroristes
Des camps d’entraînement de djihadistes sont chez eux en Europe, constate le Nouvel Obs qui publie un reportage sur “Osve, le hameau bosniaque où flotte le drapeau de Daesh”. Sous l’influence du wahhabisme (ou salafisme) importé par l’Arabie saoudite pendant la guerre civile (1992-1995), la Bosnie est devenue un nid de terroristes : “Plus de 200 musulmans bosniaques seraient partis se battre en Syrie (40 y ont été tués), soit l’une des plus fortes proportions en Europe”. Une cinquantaine sont revenus mais selon le chef de la police de la Fédération bosniaque, “il y a environ 3 500 terroristes potentiels dans la nature, dont une centaine sont identifiés”.
Des liens entre djihadistes français et bosniaques ont été révélés depuis une dizaine d’années par l’affaire Lionel Dumont, ce converti français devenu terroriste islamiste, membre du “gang de Roubaix”, qui a combattu en Bosnie pendant la guerre civile et épousé une paysanne bosniaque (il a été condamné en 2007 à 25 ans de réclusion criminelle pour des braquages et un attentat.) Aujourd’hui, assure le chef de la police bosniaque, on vient de France pour acheter des armes de guerre.
On ne conjurera pas de tels périls en se contentant de bombarder l’État islamique.