Antoine Payeur est l’un des cinq fondateurs des Veilleurs. Il raconte sa conversion et le combat d’un jeune de La Manif pour tous.
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Dans son livre Pour moi, vivre c’est le Christ, Antoine Payeur raconte la “conversion” d’un jeune élevé dans une famille catholique, qui prend possession de l’héritage légué par ses parents. “Conversion”, car sans avoir jamais abandonné la foi, il ne se l’est appropriée qu’après l’adolescence. Dès le collège, il voit ses camarades s’adonner à des comportements destructeurs : drogue, alcool, sexe. Il les refuse en raison de son éducation, sans pouvoir encore expliquer ses refus. Rétrospectivement, il a conscience d’avoir échappé à des pièges.
Éducateur à la Fondation d’Auteuil
Fourvoyé dans des études scientifiques qui ne lui conviennent pas, il découvre le travail d’éducateur avec la Fondation d’Auteuil. C’est sa vocation, et les premiers contacts avec les jeunes en difficulté le choquent et le passionnent. Un jeune s’en prend à une éducatrice, il les sépare, s’en suit une altercation durant lequel le jeune, sort un couteau suisse et exige qu’Antoine vide ses poches. Il obtempère en sortant une Bible. Cet objet inattendu calme un peu la tension… En fin de compte, le jeune agresseur se dit lui-même catholique, l’éducateur et le jeune entretiennent alors une discussion un peu surréaliste mais amicale.
Des jeunes sans famille
C’est à ce moment-là qu’Antoine Payeur prend conscience de la valeur de ce que lui ont légué ses parents. « Ces jeunes sont carencés. Il leur manque un ou deux parents, qui prennent le temps de s’occuper d’eux, de les aimer ». Quand le projet de loi du mariage homosexuel commence à faire la une des médias, Antoine s’inquiète du problème de filiation induit. Que l’on puisse priver, légalement, un enfant de sa filiation biologique lui semble profondément dangereux et destructeur. Pourtant, il n’est pas des premières “manifs pour tous”. “Les manifestations, je ne voyais pas tellement l’intérêt”, se souvient-il. Ses parents montent à Paris pour chaque manifestation, en revanche, et il est scandalisé par le traitement médiatique des évènements : chiffres sous-estimés, caricature de débat public, etc.
La répression policière le convainc
Il décide donc de participer aux dernières manifestations autorisées avant le vote de la loi, puis à certaines non-autorisées. Il s’éclipse de l’une d’entre elles pour se rendre à la messe, et son assiduité auprès de l’Eucharistie le sauve du panier à salade : 67 de ses compagnons ont été emmenés. Il va les chercher rue de l’Évangile et avec plusieurs d’entre eux monte le groupe des Veilleurs. Il s’agira de veiller toute les nuits sur l’esplanade des Invalides, jusqu’à ce que le projet de loi soit retiré. Le premier soir, ils sont 350, rameutés par le groupe Facebook initié par Nicolas Bernard-Buss, l’un des fondateurs, qui finira par faire de la prison ferme. “Nous nous sentions bien petits sur cette immense esplanade”, se souvient Antoine Payeur.
Le salut vient des CRSS
Mais la bêtise du Ministère de l’Intérieur vient au secours des manifestants. Contre les 350 veilleurs armés de bougies et qui alternent chants de messe et chants scouts, l’État déploie quinze bus de CRS. Les policiers encerclent les manifestants, qui reçoivent le soutien de trois députés, puis chargent ! L’affaire fait du bruit dans les réseaux sociaux et les Veilleurs deviennent un phénomène hexagonal.
Laisser les commandes à Jésus
Tout au long de son récit, Antoine Payeur égraine les signes de la Providence dans sa vie. A chaque fois qu’il s’en remet au Christ, il trouve des opportunités qui s’ouvrent à lui. Engagé auprès des Missions étrangères de Paris (MEP) en Thaïlande, il espère travailler en contact avec les toxicomanes, un sujet qui le marque profondément depuis son expérience à la Fondation d’Auteuil. Lorsqu’il arrive, il constate que “par hasard” ou plutôt par providence les MEP viennent de monter un centre de désintoxication, auquel il est affecté sans avoir rien demandé. Fiancé depuis 3 mois, il se prépare à une nouvelle aventure, en toute confiance. “À chaque fois que l’on s’en remet à la prière, il arrive des trucs”, assure-t-il.
Pour moi, vivre c’est le Christ d’Antoine Payeur. Éditions du Jubilé, à paraître, 14 euros.