Miséricorde… Le mot n’est pas très habituel. Revue de détail en cette Année Sainte extraordinaire souhaitée par le pape François.
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Depuis ce 8 décembre, les catholiques du monde entier sont invités à une véritable cure de compassion et de pardon…
Vous n’avez pas (encore) lu Misericordiae vultus, la “bulle d’indiction” du Pape ouvrant le jubilé de la Miséricorde ? Vous pensez que la miséricorde est une nouvelle tentative pour remplir les confessionnaux ? Vous n’avez vu que la (bonne) vidéo de France Info sur cette Année Sainte et vous voulez aller plus loin ? C’est parti pour un 4, 3, 2 , 1.
4 piliers
L’Eglise souhaite que nous nous mettions à la suite de personnages célèbres : Zachée et saint Matthieu d’anciens voleurs, sainte Marie-Madeleine la femme facile du village, saint Pierre le traître, le bon larron meurtrier repenti… Bref, des figures qui ont toutes été libérées par le regard d’amour du Seigneur. Ce regard de miséricorde s’appuie sur quatre piliers essentiels :
– La bonté, qui n’est pas juste la gentillesse ou la tolérance mais un regard positif, respectueux et vrai sur l’autre. Cela consiste à voir mon prochain, y compris celui qui me persécute, me fatigue ou m’énerve, comme Dieu lui-même le voit. Vaste programme ! Une attitude qui sonne le glas des préjugés ou des affirmations péremptoires et courtes. L’homme voit les apparences, mais seul Dieu “sonde les reins et les cœurs”. Traquer le positif en tous et en tout est parfois un vrai combat. Et une belle victoire si nous y parvenons !
– La compassion, auprès des malades, des démunis, des pauvres, des exclus… bref, tous ceux qui, proches ou lointains, nous demandent une authentique solidarité de cœur. Cum-patere, “souffrir avec” nous dit l’étymologie latine. Avec la compassion, j’oublie ce “moi” qui tente sans cesse de s’affirmer : bye bye l’égoïsme, bonjour l’altruisme !
– Le pardon, qui n’est ni l’indulgence et encore moins l’oubli. On se souvient de cette boutade d’un humoriste français : “J’ai pardonné à tous ceux qui m’ont fait du mal mais… j’ai la liste !”. Il est vrai qu’il y a des choses qu’on ne peut pas oublier. Elles restent à jamais gravées dans notre mémoire, parfois même dans notre chair. En ce sens, pardonner, ce n’est pas oublier : c’est décider de ne pas tenir compte du mal qu’on m’a fait. C’est un acte de volonté et pas un sentiment.
– La réconciliation enfin. Nous sommes tous pécheurs et cet état de fait produit en nous des attitudes très diverses. Il y a d’abord ceux qui s’y résignent et ne se confessent plus. Pauvres chrétiens qui n’expérimentent plus jamais l’étreinte du Père à l’enfant prodigue ! Il y a également ceux qui prétendent recevoir le pardon directement, en priant le Seigneur. En réalité, c’est s’absoudre soi-même et se justifier en se fiant aux pieuses pensées de son coeur. Bien sûr, il est toujours bon de prendre conscience de l’amour de Dieu. C’est même un bon point de départ. Mais en rester là, c’est passer à côté de l’essentiel : la rencontre bouleversante de l’aujourd’hui de la miséricorde et du péché. Car le péché est toujours un scandale. Qu’il soit véniel ou mortel (si si… la distinction existe toujours dans le Catéchisme de l’Église catholique, même si on emploie plus souvent l’expression “péché véniel” et “péché grave”). Le sacrement de confession est un lieu de vérité, de réalisme et de liberté. Mettre des mots sur ce qui ne va pas, c’est se libérer des gestes, des paroles et des pensées qui ont détruit une relation d’amour. Lire la suite sur Padreblog