Attaqué de multiples façons et concurrencé par l’union libre, le mariage reste néanmoins privilégié par la grande majorité des couples en France et en Europe.
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Peu de surprises dans les dernières statistiques de l’INSEE sur la vie conjugale et familiale publiées ce 16 décembre : les couples se fragilisent avec des ruptures plus fréquentes, l’union libre et la monoparentalité continuent d’augmenter.
Le modèle familial traditionnel tient le coup
Mais cette étude “Couples et familles” de l’INSEE confirme aussi que la majeure partie de la population vit en couple et que la grande majorité est mariée : “Deux adultes sur trois sont en couple, dont 73% mariés, 4% pacsés, 23% en union libre”.
De plus en plus de couples se séparent chaque année – entre 2009 et 2012, 253 000 couples par an en moyenne (Europe 1)– mais le lien conjugal continue d’être préféré en France comme dans toute l’Europe : “L’office européen des statistiques Eurostat a publié le 27 novembre un portrait chiffré de la population de l’Union européenne et de ses modes de vie. On y apprend que les citoyens des 28 pays de l’Union vieillissent, que la solitude augmente, particulièrement chez les personnes âgées, mais aussi que l’établissement de liens conjugaux, mariages ou unions officialisées de type Pacs, reste le choix de vie dominant des familles européennes” (La Croix).
Les enfants demeurent majoritairement avec leurs deux parents constate l’INSEE : “Malgré la diversification des formes de vie de couple et de vie de famille, trois enfants sur quatre habitent avec leurs deux parents en France métropolitaine”.
Malgré la chute de la nuptialité relevée ces dernières années en France (les mariages de 2013 sont en baisse de 6% par rapport à 2012 et ont été, pour 20% d’entre eux, des remariages rappellent les AFC), sur la distance, le modèle traditionnel tient le coup : “En France, constatent les co-auteurs de “Couples et familles”, vivre en couple marié reste la situation conjugale la plus répandue et les familles “traditionnelles” de parents mariés représentent encore plus d’une famille avec enfants mineurs sur deux”.
“Un papa, une maman et leurs enfants sous le même toit : ce modèle “classique” de la famille reste majoritaire puisqu’il représente un peu plus de 70 % des 7,8 millions de familles avec au moins un enfant mineur à la maison en 2011”, résume Madame Figaro.
Les familles recomposées avec enfants mineurs augmentent régulièrement, passant de 8,7% en 1999 à 9,3% en 2011. Quant aux duos homosexuels, ils restent une rareté : “Parmi les couples, 0,6 % ont un conjoint de même sexe (avant la loi sur le mariage pour tous de 2013)” (France 24).
L’explosion dramatique des familles monoparentales
Le plus préoccupant est l’augmentation des familles monoparentales, autrement dit des femmes élevant seules leur(s) enfant(s) en France : elles ont augmenté de 4 points en une douzaine d’années, passant de 16% des familles avec enfants mineurs en 1999 à 20% en 2011. “C’est le type de famille qui s’est le plus développé au détriment des familles traditionnelles”, souligne Émilie Raynaud, l’une des coauteurs. (La Voix du Nord)
“La monoparentalité, toujours essentiellement maternelle, s’est répandue surtout parmi les mères les moins diplômées. Les parents de famille monoparentale, du fait notamment de leur plus faible niveau de diplôme, connaissent des difficultés d’insertion sur le marché du travail. De ce fait, les conditions de vie de ces familles sont moins favorables : niveaux de vie plus faibles, logements plus petits et de moins bonne qualité par exemple. Les parcours des hommes et leur situation familiale restent très différents de ceux des femmes, avec une plus faible monoparentalité et une remise en couple plus rapide après une rupture.”
Le prix social de l’absence des pères
La France est en pointe de la monoparentalité mais la tendance s’observe pour l’ensemble de l’Europe : de 14% en moyenne en 1996, les familles monoparentales grimpent à 19% en 2012. C’est bien sûr une conséquence de la multiplication des “unions libres” qui laissent surtout libres… les hommes , tandis que les femmes et les enfants paient le prix de cette “liberté” en vivant dans l’insécurité affective et matérielle : 40% des familles monoparentales avec enfants mineurs vivent sous le seuil de pauvreté.
L’année suivant la rupture, le niveau de vie des femmes recule de 20% contre 3% pour les hommes (qui sont par ailleurs beaucoup plus nombreux à “refaire leur vie”). La mère porte le poids principal d’un divorce ou d’une séparation : la résidence des enfants chez la mère (75% des cas en 2012) reste bien plus fréquente que la résidence alternée (16%) ou chez le père (7%).
Notre époque aura fait payer cher aux femmes et aux enfants sa dérive libertaire. Mais c’est l’ensemble de la société qui subit déjà et subira plus lourdement encore au fil des années les multiples conséquences de l’absence des pères – conséquences sociales et économiques mais aussi éducatives et sécuritaires : nombre de jeunes délinquants ont manqué d’un référent paternel.