Avec “Capitaine Perdu”, Jacques Terpant signe une bande dessinée absolument magnifique sur l’épopée tragique des Français au cœur des États-Unis.
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Le traité de Paris mettant fin à la guerre de Sept Ans fut signé le 10 février 1763. Dans cette réconciliation entre la France et la Grande-Bretagne, la France perdait l’essentiel des États-Unis d’aujourd’hui. La France des Amériques, c’était plus de 20 États des États-Unis actuels plus le Canada : du Texas jusqu’à la baie de l’Hudson. Voltaire n’a vu dans ce traité que la perte de “quelques arpents de neige”.
Pourtant, “la France venait de renoncer au monde”, écrit Jacques Terpant. Tous les soldats français présents sur place doivent abandonner leurs possessions aux anglais. Un accord dramatique pour les tribus indiennes qui vivaient mélangées avec les français. “N’oublions pas la touchante question des Illinois aux Français : “Et si nous partions dans les bateaux avec vous ?”. Naïveté d’autant plus bouleversante, quand on sait que ces peuples furent tous exterminés par les Anglais et les Américains qui suivirent”, précise Terpant dans un dossier historique très instructif.
Dans Capitaine Perdu, Jacques Terpant se plonge dans l’histoire de Fort de Chartres, un fort construit par les Français à côté de l’actuelle ville de Saint-Louis et sur l’ultime résistance d’un capitaine, Saint-Ange, face aux Anglais. De nombreuses tribus indiennes se soulèvent, fédérées par le chef Pontiac et, guidées par le drapeau à fleur de lys, reprennent des fortifications françaises. Mais Saint-Ange ne sait comment les aider. Peut-il désobéir au Roi ? Abandonner les indiens, ses alliés et ceux du roi de France, au sort funeste qui les attend, est pour lui un déchirement.
Un voyage dans l’Amérique du XVIIIe siècle
Une histoire fascinante, la nôtre, et des dessins magnifiques qui l’illustrent : c’est une bande dessinée absolument extraordinaire que nous offre Jacques Terpant. Après avoir adapté les romans de Jean Raspail dans une série non moins magnifique, Sept Cavaliers, Jacques Terpant continue de nous faire voyager. Cette fresque sera composée de deux tomes, véritable épopée sur les bords du Mississipi et chant du cygne de l’empire colonial français en Amérique.
Dans une préface magnifique, parlant du rêve d’une Amérique française, Jean Raspail écrit que “c’est au Fort de Chartres qu’il s’est fracassé, en 1765, dans l’honneur, la colère, la révolte et la fidélité. Comme tant d’autres histoires de notre roman national, celle-ci est totalement oubliée. Qui se souvient aujourd’hui du Fort de Chartres et de l’Amérique française ? Réponse : Jacques Terpant. Il n’est jamais allé au Fort de Chartres, mais il a vécu de longs mois, dans les années 1760, intensément, dans l’état major du dernier gouverneur, le marquis de Saint-Ange dont il était très proche. Tournez vite la page et changez de siècle. Jacques Terpant vous y attend”. Un cadeau de Noël merveilleux.
Capitaine Perdu – Tome 1 de Jacques Terpant. Éditions Glénat, 14,50 euros.