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Les 70 tisserandes qui confectionnent les foulards des Soieries du Mékong vivent dans trois petits villages aux confins du Cambodge, à la frontière avec la Thaïlande. C’est l’une des régions les plus pauvres du pays, et sur place il n’y a pas d’eau courante. Les jeunes filles qui entrent dans le cycle de formation des Soieries du Mékong profitent d’une formation en tissage, parallèlement à des cours de khmer et de mathématiques. Le cofondateur de l’entreprise, Aymeric Bellamy-Brown, assume pleinement le caractère social de son entreprise, mais insiste pour que l’on reconnaisse avant tout la qualité du travail fournit. "Nous produisons des foulards haut de gammes", assure-t-il.
Quinze heures de travail par foulard
De fait, les foulards réalisés par Soieries du Mékong ne dépareraient pas une boutique de luxe parisienne. Confectionnés avec de la soie sauvage ou fine, sous la direction d’une créatrice française, ils éclatent de teintes naturelles magnifiques. La différence avec un Hermès ou un Cartier ? Les irrégularités : dues à la main habile mais humaine des tisserandes cambodgiennes. C’est ce qui fait leur charme aux yeux des amateurs, qui y voient une survivance de l’art de tisser à la main, délaissé par les grandes maisons de couture. Mais cet art a un coût, il faut de 8 à 15 heures à une tisserande pour réaliser un foulard, sans compter la mise en place du métier à tisser ! Chaque création est signée de la tisserande qui l’a réalisée, et le nom de chacune est associé à un petit film, qui permet de la découvrir, sur le site de Soieries du Mékong.
Un art de tisser, sauvé de la dictature Khmer
Cette œuvre a un intérêt social évident : elle donne une formation valorisante à des jeunes filles, leur permet de gagner un salaire supérieur de 20% à la moyenne de leur pays, et d’être couverte à 80% pour leurs soins de santé. Mais les fondateurs ont eu la bonne surprise de réaliser qu’ils participaient aussi à la perpétuation d’un art de tisser à la main en voie de disparition. Bien que le métier à tisser fasse partie de la culture traditionnelle des paysans du Cambodge, il s’est presque perdu durant la période des Khmers rouges. À cette époque, pratiquement toutes les Cambodgiennes ont cessé de tisser, contraintes à des travaux harassants. Certaines ont continué malgré tout, comme la mère de Neakru. Le nom de cette irréductible tisserande signifie littéralement "l’enseignante", et c’est elle qui perpétue les techniques patientes du passage de fil, de la teinte, etc.
Les bonnes fées de Soies du Mékong
L’association à but non lucratif Enfants du Mékong est l’actionnaire majoritaire des Soieries du Mékong. Elle a été portée sur les fonts baptismaux grâce au soutien de la Fondation d’entreprise Hermès.