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À la veille du lancement de l’année du jubilé de Miséricorde, un groupe de jeunes adultes âgés de 20 à 30 ans, ont arpenté les routes de Vézelay en quête d’absolution divine. "Dans la parabole du fils prodigue précisément, il y a un aspect indéniable de la mobilité : tel le fils qui revient chez lui différent que lorsqu’il est parti, les pèlerins ont eux aussi l'occasion de faire l’expérience du changement intérieur", observe le père Stéphane Mayor, vicaire de Sainte-Marie des Batignolles, dans le 17e arrondissement de Paris, à l’origine de cette marche spirituelle. "Ils sortent de leur vie de confort : la marche, l’intensité de la prière, l’obéissance aux règles exigées par l’organisation, nécessite que ces jeunes sortent d’une vie qu’ils maîtrisent, pour entrer dans une vie qui leur est donnée. Ils font ainsi l’expérience de leurs limites, une condition indispensable pour vivre la miséricorde justement", ajoute-t-il.
"Prostituée, personne ne l’avait aimée jusque-là de façon appropriée"
Le prêtre, en tête de cortège pendant tout ce week-end, a guidé le groupe de jeunes, depuis Avallon (Yonne) jusqu’à la tombe de Marie Madeleine à Vézelay, une figure de première importance pour aborder la question de la Miséricorde : "Elle a vu dans le Christ la façon juste d’être aimée. Prostituée, personne ne l’avait aimée jusque-là de façon appropriée", fait remarquer le vicaire des Batignolles. Cette grande sainte est aussi la preuve que la Miséricorde est une source de joie inépuisable : "Cela n’a pas provoqué en elle de tristesse mais au contraire une joie profonde. Elle nous montre que la Miséricorde de Dieu offre une joie virginale", souligne encore le père Mayor. "Dans la mesure où elle a été relevée intérieurement par le Seigneur, elle a fait elle-même l’expérience intérieure de la résurrection, elle est ainsi la première à croire que le Seigneur est ressuscité d’entre les morts."
En polonais, "miséricorde" et "amour" ont la même racine
Difficile de définir à un jeune qui n’en a peut-être jamais entendu parler, ce qu'est la Miséricorde. Pour ce faire, Stéphane Mayor s’est appuyé sur Jean Paul II et son encyclique Dives Misericordia : "Lors de notre arrivée à Vézelay dimanche, une sœur polonaise nous a indiqué dans sa langue maternelle que les mots "miséricorde" et "amour" ont la même racine. "Je comprends mieux pourquoi Jean Paul II a insisté à ce point sur l’amour dans son encyclique : c’est l’amour qui traverse les obstacles, la mort, etc.", ajoute le prêtre d'une quarantaine d'années.
"La Miséricorde est une expérience qui découle de l’Amour réel, on ne fait jamais l’expérience de l’amour humain sans traverser des misères. Tout amour possède en lui la miséricorde" et, inversement, la miséricorde contient en elle l’amour. Chacun des jeunes pèlerins a pu en faire l’expérience au cours d’une nuit d’adoration amorcée par des chants et un temps de confessions. "Donner du courage dans l’amour, savoir que l’amour est appelé à traverser les ténèbres, cela fait partie de son déploiement dans l’Histoire de l’humanité", insiste le vicaire des Batignolles.
"La miséricorde est une forme très mature de l’amour", estime-t-il. Voilà pourquoi il était urgent de réunir à Vézelay des jeunes adultes, peut-être plus que quiconque soumis à la dénaturation de l’amour générée par notre société. "Beaucoup de relations amoureuses finissent mal, en particulier chez les jeunes, parce qu’ils ont une vision idéalisée de l’amour ; si cela ne marche plus, ils arrêtent"... contrairement à ces jeunes pèlerins parisiens qui ne se sont pas arrêtés et ont rejoint, à quelques jours de l'inauguration de l'année sainte, le tombeau de Marie Madeleine, figure par excellence de l'amour miséricordieux du Christ à l'œuvre.