Lors des attentats de Paris, 40 volontaires des unités d’interventions mobiles frappées du blason rouge à la croix blanche sont intervenus à la demande de la préfecture.
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Dans la soirée du vendredi 13 novembre, Paris a été touchée par une série d’attentats faisant 130 morts et plus de 350 blessés. Quarante secouristes de l’Ordre de Malte France se sont portés volontaires pour venir en aide aux victimes et prêter main forte aux autorités. Récit d’une nuit qui les marquera à jamais.
- 23 h. L’Ordre de Malte est mobilisé
Il est 23 heures lorsque les équipes de l’Ordre de Malte sont déclenchées par la zone de défense d’Ile-de-France. Laurent Bastide, responsable national des actions de secours de l’association, est chargé de faire le lien entre la préfecture de Police de Paris et l’Ordre de Malte.
Chaque responsable des unités d’intervention de la région recense alors les moyens dont il dispose: véhicules et secouristes disponibles. Au total, 40 secouristes, trois véhicules de premiers secours à personne et deux véhicules légers sont mis à la disposition de la brigade des sapeurs pompiers de Paris.
Dès l’alerte donnée, Alexandre Perdriel-Vaissiere, chef d’équipe et secouriste à l’Ordre de Malte, arrive au siège de l’Ordre de Malte France, les équipes sont déjà en train d’être constituées et réparties vers les véhicules. C’est Raphaëlle Oudart, secouriste bénévole à l’Ordre de Malte depuis 12 ans, qui chapeaute toutes les opérations. “On nous a donné les différents points de ralliement ; moi, il fallait que j’aille au centre de secours de Chaligny, dans le 12e arrondissement, aux abords du Bataclan, là où le gros des équipes était concentré”, raconte Alexandre Perdriel-Vaissiere. “Notre mission était de prendre en charge les blessés légers et d’amener à l’hôpital les victimes en urgence absolue”, poursuit-il.
- 00 h. Arrivée sur les lieux
Arrivés sur place, Alexandre Perdriel-Vaissiere et son équipe découvrent “une véritable scène de guerre”, “des corps sont à terre, les gens crient”, se souvient le secouriste. “Tout le monde courait, s’agitait, portait secours”. “Même si je suis formé à cela et que je savais quoi faire, je n’avais jamais pris en charge des blessés par balle. Personne n’est préparé à gérer une telle situation de crise et à faire face à tous ces gens en état de choc”, confie le chef d’équipe pourtant secouriste depuis dix ans.
La scène est effrayante, mais il faut agir vite. Aux côtés des autres secouristes, Alexandre Perdriel-Vaissiere s’occupe des blessés jugés “en urgence relative” et prend en charge “les personnes en détresse vitale triées par les médecins des pompiers de Paris qui nous disaient quoi faire”. Mais aussi, certaines personnes “choquées gravement” ont besoin d’un soutien psychologique. “On écoute alors le récit effroyable de ce qu’ils viennent de vivre afin de les décharger d’un premier poids.” “On se montre rassurant, réconfortant, on travaille avec notre cœur pendant toute la prise en charge, mais face à la détresse et au choc, il n’est pas toujours facile de trouver les mots”, ajoute Raphaëlle Oudart.
- 4 h 30. Retour au siège
De retour au siège, rue des Volontaires, il faut nettoyer, désinfecter et rééquiper les véhicules afin de les tenir prêts en cas de nouvelle attaque. “Redéclenchés dans l’heure, nous étions opérationnels”, explique le secouriste. Ensuite, “chacun raconte ce qu’il vient de vivre”, mais certains n’ont pas le temps de rester plus longtemps. “Il y en avait qui travaillaient ou avaient des activités le lendemain”, comme Alexandre Perdriel-Vaissiere et d’autres chefs d’équipe qui enchaînent avec une journée de formation à 8 h 30.
Si pour les secouristes il est temps de partir, l’action de l’Ordre de Malte ne s’arrête pas là. Immédiatement après cette nuit de terreur, un “centre d’appel”, le centre d’information du public, est mis en place par la préfecture de Police et l’association est sollicitée pour y envoyer des bénévoles en renfort. Leur rôle est alors de répondre aux premières interrogations des proches et des familles des victimes. La mobilisation des secouristes aura duré six heures au total et celle des bénévoles en poste à la cellule téléphonique tout le week-end, 24h/24.