Il fut un temps où brandir un drapeau tricolore et chanter la Marseillaise n’était toléré qu’au stade. Mais ça, c’était avant…
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Avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, du moins que des barbares nous attaquent en plein Paris, ce funeste vendredi 13. En à peine 24 heures, Facebook a versé dans un patriotisme digne de la fin du XIXème siècle, c’est-à-dire le plus cocardier qui soit. On a réalisé ce jour-là que ce réseau social rassemblait deux sortes de personnes : ceux qui ne s’y connectent qu’une seule fois par semaine et qui n’étaient donc pas au courant et ceux qui, face au tsunami tricolore, faisaient de la résistance… pour encore quelques heures. En ce jour d’hommage national, de nombreux drapeaux flottent aux fenêtres et pas seulement sur les bâtiments officiels.
Mais il y a mieux (ou pire ?). Le soir du 15 novembre, le cardinal archevêque de Paris préside une messe “à l’intention des victimes et de leurs proches et pour la France”. La cathédrale est comble ; le parvis est noir de monde. Le glas sonne, majestueux et solennel. Derrière la statue de la Vierge au pilier – celle de Claudel ! – en incrustation, nos trois couleurs nationales. Au premier rang, Madame le maire de Paris, un ancien président de la République et plusieurs personnalités politiques de premier plan. À l’offertoire, comme à son habitude, le titulaire des grandes orgues improvise. Et, en à peine quelques accords (bien ronflants…. !), interprète une Marseillaise pas très discrète. La vidéo est encore en ligne.
Je ne suis pas historien. Mais c’est sans doute la première fois que l’hymne national fait office de musique liturgique. Pensez donc qu’à l’offertoire d’une messe catholique, c’est la musique d’un chant révolutionnaire qui a résonné, un chant qui implore qu’un sang impur abreuve nos sillons ! On ne pourra pas dire que cet offertoire-là n’était pas sacrificiel ! Tout cela s’est fait dans le consensus le plus unanime. Le comte de Chambord a dû se retourner dans sa tombe.
Chrétien et patriote ?
Derrière l’anecdote, se dessine certainement ce que des (fumeux) théoriciens du bon sens et du réel appelleraient “un nouveau paradigme”. Et ce paradigme, le voici : christianisme et patriotisme font à nouveau bon ménage. Jadis, nos parents chantaient : “Ô Marie, ô Mère chérie, garde au cœur des Français la foi des anciens jours ! Entends du haut du ciel, ce cri de la patrie : catholique et Français toujours !”.
Le cantique, pas très subtil il faut l’avouer, fait sourire. La partition qui l’accompagne n’est d’ailleurs pas non plus très fouillée, c’est peu de le dire… Après tout, des générations entières ont chanté bien avant “Dieu sauve le Roi” (ou bien “l’Empereur”, au gré du régime en place) accompagnées des flonflons des fanfares, à grand renfort de cuivres et de tambours. La musique patriotique ressemble souvent au vin de table : du gros rouge qui tâche. Lire la suite sur Padreblog