Le pélagianisme et le gnosticisme “empêchent” le véritable humanisme chrétien.
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Le Pape François a commencé son discours du Ve Congrès ecclésial national italien sur “Le nouvel humanisme en Jésus Christ” en déclarant qu’on ne peut parler d’humanisme sans commencer par la centralité de Jésus.
“C’est la contemplation du visage de Jésus crucifié et ressuscité qui recompose notre humanité, même fragmentée par les difficultés de la vie ou marquée par le péché (…) C’est le misericordiae vultus. Laissons-nous être regardé par lui. Jésus est notre humanisme”.
Le Pape a souligné les trois traits du véritable humanisme chrétien que nous retrouvons dans le Christ :
L’humilité : “L’obsession de préserver sa propre gloire, sa ‘dignité, son influence, ne doit pas faire partie de nos sentiments. Nous devons poursuivre la gloire de Dieu”.
Le désintéressement : il se réfère à l’épitre aux Philippiens 2, 4 : “Que chacun de nous au lieu de considérer ses propres intérêts considère aussi ceux des autres”, pour affirmer que “quand notre cœur est riche et satisfait de lui-même, il n’y a pas de place pour Dieu”.
La béatitude : “Le chrétien est un Bienheureux ; il porte en lui la joie de l’Évangile”. Le Pape loue les Béatitudes qui “nous aident à vivre la vie chrétienne en terme de sainteté”.
“Une Église avec ces traits est une Église qui reconnait l’action du Seigneur dans le monde, dans la culture et dans le quotidien des gens”, poursuit-il.
Les deux tentations du pélagianisme et du gnosticisme
Le pape François évoque aussi les tentations qui empêchent le véritable humanisme chrétien : le pélagianisme et le gnosticisme.
Le pélagianisme qui “pousse l’Église à ne pas être humble, désintéressée et bienheureuse. Et il le fait sous l’apparence d’un bien. Le pélagianisme nous amène à avoir confiance en des structures, des organisations, des planifications parfaites parce qu’abstraites (…)” alors que “la doctrine chrétienne n’est pas un système clos incapable de générer des questions, des doutes, des interrogations, elle est vivante (…). Son visage n’est pas figé, son corps bouge et se développe, sa chair est tendre : elle s’appelle Jésus Christ”. Il ajoute que l’Eglise doit s’enraciner dans le Christ et se laisser guider par le Saint Esprit pour que tout soit possible « avec géni et créativité ».
Le Pape invite alors l’Église italienne à adopter “l’esprit de ses grands explorateurs qui ont navigué avec passion en pleine mer et sans craindre les frontières et les tempêtes. Qu’elle soit une Église libre et ouverte aux défis du présent, jamais sur la défensive par peur de perdre quelque chose”.
La deuxième tentation est le gnosticisme : il offre un raisonnement logique et clair mais n’a pas la tendresse d’un frère. “Le charme du gnosticisme est celui d’une foi renfermée dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une série de raisonnements et de connaissances que l’on considère comme pouvant réconforter et éclairer, mais où le sujet reste en définitive fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments” (Evangelii Gaudium 94).
“La différence entre la transcendance chrétienne et toute forme de spiritualisme gnostique réside dans le mystère de l’Incarnation. Ne pas mettre en pratique, ne pas amener la parole à la réalité revient à construire sur du sable.”
Le Pape a ensuite loué les grands saints italiens comme des exemples pouvant aider les chrétiens à vivre la foi avec humilité, désintéressement et joie. Il se réfère alors au personnage créé par Guareschi, Don Camillo, qu’il loue pour sa simplicité et sa proximité avec les fidèles : “La proximité avec les gens et la prière sont essentiels pour vivre un humanisme chrétien populaire humble, généreux et joyeux. Si nous perdons ce contact avec le peuple de Dieu, nous perdons notre humanité et nous n’irons nulle part”.