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Comment vaincre l’État islamique ?

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Philippe Oswald - publié le 25/11/15
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À force de s’attaquer au monde entier, Daesh paraît sceller son sort. Mais ses adversaires agissent en ordre dispersé et, à l’occasion, s’affrontent…

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Le crash d’un avion de combat russe abattu par l’armée turque à la frontière syrienne, mardi 24 novembre, a porté à son paroxysme la tension entre Moscou et Ankara. La Turquie et la Russie se rejettent mutuellement la responsabilité de l’incident, l’une arguant que l’avion avait “violé l’espace aérien turc malgré les avertissements”, l’autre rétorquant qu’il se trouvait “exclusivement dans l’espace aérien syrien” (JDD, Valeurs Actuelles).

Des incidents répétés

D’autres incidents avaient précédé cette attaque. Le 3 octobre, des avions de chasse turcs avaient intercepté dans leur espace aérien un avion militaire russe engagé en Syrie, en le forçant à faire demi-tour. Moscou s’était alors justifié en évoquant de “mauvaises conditions météo”. Le 16 octobre, l’armée turque avait abattu un drone russe dans le ciel turc. “La crispation entre les deux pays s’était encore renforcée ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui, d’après Ankara, ont visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. Vendredi, l’ambassadeur russe avait même été convoqué par les autorités turques. Une mise en garde, avait prévenu Ankara, contre les «sérieuses conséquences» de cette opération” (Le Figaro).

La Russie, plus crédible que la Turquie

Daesh ne peut que se réjouir de ces affrontements. Certes, la Russie ne fait pas partie de la coalition contre l’État islamique, pas plus que l’Iran, tandis que la Turquie est membre l’Otan. Mais depuis son engagement musclé en Syrie aux côtés de l’Iran, le 30 septembre, la Russie est entrée dans la danse. On l’accusait de s’en prendre davantage aux opposants du régime de Damas qu’à Daesh mais cette accusation ne tient plus depuis que l’EI a revendiqué l’attentat contre l’Airbus de la compagnie russe Metrojet qui s’est crashé dans le Sinaï le 31 octobre, causant la mort des 224 occupants.

En revanche, la Turquie demeure suspecte de complaisances envers l’islamisme aux yeux de ses alliés. Ses bombardements visent essentiellement l’opposition kurde en Irak. Même défiance envers l’Arabie saoudite et le Qatar qui figurent parmi les 22 pays officiellement membres de la coalition lancée en septembre 2014 sous l’impulsion des Etats-Unis.

Une coalition hétéroclite

Le commandement de la coalition n’est pas unifié. A peine la moitié des 22 pays qui y participent actuellement s’est engagée militairement, mais exclusivement par des raids aériens (dont les Etats-Unis assurent près de 80%). La majorité se contente de fournir des armes et des instructeurs à l’armée irakienne et/ou aux combattants kurdes. Certains pays n’interviennent qu’en Irak : Belgique, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni ; d’autres uniquement en Syrie : Bahreïn, Arabie saoudite, Turquie, Émirats arabes unis ; seuls les États-Unis, la France, l’Australie, la Jordanie et le Canada interviennent (depuis peu) à la fois en Irak et en Syrie. (TF1 News)

On est encore loin d’un front uni contre l’Etat islamique. D’où cet appel à la formation d’une “grande et unique coalition” par le président de la République française à la suite des attaques du vendredi 13 novembre à Paris et Saint-Denis.

L’initiative diplomatique française

La France, qui se déclare en “guerre” contre l’EI, a intensifié ses frappes en Syrie en engageant son porte-avions Charles de Gaulle, le 23 novembre, et s’est rapprochée de la Russie. C’est sur proposition de Paris que le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, le 20 novembre, “une résolution autorisant ‘toutes les mesures nécessaires’ pour lutter contre l’organisation État islamique (EI), qualifiée de ‘menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales'” (Le Monde).

Pour sceller un front uni, de Washington à Moscou, François Hollande a entamé cette semaine un marathon diplomatique : le 23 novembre, rencontre avec David Cameron à Paris ; le 24, avec Barack Obama à Washington ; le 25, avec Merkel à Paris ; le 26, avec Poutine à Moscou (Nouvel Obs).

Trois conditions pour vaincre l’EI

Saura-t-il les convaincre qu’ “il faut faire de la politique pour gagner cette guerre” ? La phrase est de l’amiral Lanxade, qui s’exprimait ce 24 novembre au micro de RTL. Pour l’ancien chef d’état major des armées françaises, trois points sont essentiels pour vaincre l’État islamique : détruire ses structures par des bombardements, assécher ses ressources financières (“Il faut attaquer les sources pétrolières, les puits, les transports et les raffineries”), mais aussi disposer de troupes au sol pour contrôler les territoires conquis par le “Califat” qui forme une zone d’une étendue comparable à celle de la Grande-Bretagne, à cheval sur la Syrie et l’Irak. Tout cela, prévient-il, “ne supprimera pas Daesh en tant qu’organisation terroriste, mais on peut penser que leurs capacités terroristes et la pression sur les migrations aussi diminueraient”.

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