separateurCreated with Sketch.

Existe-t-il un péché virtuel ?

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Communauté catholique Shalom - publié le 23/11/15
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Accéder frauduleusement aux données d’un ordinateur, découvrir le mot de passe d’un ami, mentir, draguer, tromper n’ont pas vraiment l’air d’un péché dans le monde virtuel, et pourtant…

Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.


Je donne en 3 clics

*don déductible de l’impôt sur le revenu

Nous sommes face à un changement de paradigme profond. Certains concepts classiques comme le temps et l’espace sont bousculés par l’expansion d’Internet. Dans le cyberespace, il est difficile d’imaginer un instant ce que peut être l’espace ; on pourrait à la limite penser à l’espace disponible sur une clé USB, mais quelles sont les limites d’Internet ? Le temps cède la place à la vitesse ; on ne se demande plus combien de temps il faut pour régler une facture ou faire une recherche sur les murailles de Chine. Tout dépendra de la vitesse, presque celle de la lumière, proposée par mon serveur Internet. Je peux régler une facture sans me déplacer à la banque, aller jusqu’en Chine sans sortir de chez moi. Tout est instantané, on est loin de l’autobus que je dois prendre pour me rendre à l’université, des embouteillages à cause desquels j’arrive en retard à un rendez-vous, ou de l’avion qui aurait à traverser la moitié de la planète pour m’amener à ma destination.

Alors, on devrait se demander s’il faut considérer ce cadre environnant comme réel ou virtuel. On en arrive à la question centrale : l’idée qu’Internet n’est rien d’autre qu’un monde de l’imaginaire ou, dit autrement, de tout ce qui n’est pas réel, par le seul fait qu’il n’est pas matériel, peut nous amener à douter de ce que nous pouvons ou devons faire dans ce cadre environnemental précis.

Une mauvaise compréhension de ce qu’est ce cadre environnemental, ou de ce qu’est le péché, peut amener un internaute à se permettre des choses qu’il ne se permettrait pas dans la vie réelle. Envahir un ordinateur et accéder à ses données, découvrir le mot de passe d’un ami pour ses réseaux sociaux, mentir, être adultère, voire pire, n’a pas l’air d’un péché dans un cadre virtuel, alors que c’en est un. L’écran de l’ordinateur semble servir de protection : on ne me voit pas, pourrait-on se dire.

Sur le péché, Jésus nous enseigne que ce qui naît à l’intérieur de nous, dans notre cœur, les pensées impures, sont déjà un péché (Matthieu 5, 28). Il n’est donc pas nécessaire de l’extérioriser pour offenser Dieu. Et pourtant, sur Internet, des péchés sont extériorisés et ils offensent non seulement Dieu, mais autrui. On entend parler de personnes qui sont harcelées, bien souvent virtuellement !

Sur le cadre environnant, il faut dire que tout ce qui se fait en ligne a des conséquences sur notre vie off-line. De sorte que prendre le mot de passe d’un ami pour découvrir ses secrets est aussi répréhensible que d’entrer dans sa chambre en cachette et de fouiller dans ses affaires. Manipuler une base de données pour y gagner quelque chose est aussi mauvais que de verser un pot-de-vin à un employé pour obtenir une augmentation de salaire.

Prenons garde, parce que même si Internet est potentiellement un puissant outil d’évangélisation, il peut s’avérer être, pour ceux qui ne veulent pas pécher, un puissant outil de perdition. Nous ne cherchons pas par là à vous suggérer de ne pas utiliser Internet. Tout au contraire, nous devons être dans le monde, mais sans être mondains (Jn 17, 11).

C’est notre devoir de chrétiens que d’être dans ce cadre environnant-là pour être lumière et sel, pour porter la lumière, et non pour nous laisser entraîner dans les ténèbres.

Le péché virtuel existe et nous fait autant de mal qu’un péché non virtuel. De la même manière, l’évangélisation par Internet peut apporter autant qu’une évangélisation hors Internet.

Dans cet environnement, nous pouvons rencontrer des personnes que nous n’aurions peut-être jamais rencontrées ou qui ne nous auraient sans doute jamais écoutés. On peut non seulement commettre de vrais péchés, mais surtout faire vraiment le bien, aider son prochain, faire la charité, s’exercer à la vertu, s’unir autour d’une cause solidaire, etc.

Le défi que doit relever l’évangélisateur dans ce domaine est toujours de sortir de soi pour aller vers autrui. C’est le commandement : Aimez-vous les uns les autres (Jn 15, 12), avec pour invitation à le suivre : Oublie-toi (Mc 8:34). La conversion est nécessaire à tout évangélisateur ; le témoignage authentique peut et doit être donné en ce lieu virtuel aussi, faute de quoi nous serions voués à prononcer des mots stériles qui n’aident personne, et qui, au lieu de les rapprocher, les éloignent.

Pour résumer : cela vaut la peine d’évangéliser au moyen d’Internet. Il y a des personnes assoiffées en attente de quelqu’un qui les aide avec des paroles réconfortantes, un témoignage de foi et l’invitation à une vie véritablement chrétienne. Des personnes rebelles nous attendent dans cette ambiance et, bien sûr, en dehors.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant. 

Profitez de cette fin d'année pour bénéficier d'une déduction de 66% du montant de votre don sur l'impôt sur le revenu en 2024.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !