La défense de la petite ville à majorité chrétienne est assurée par les chrétiens, les musulmans sunnites et alaouite.
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C’était une ville de 15 000 habitants avant la guerre, surtout des chrétiens syriaques orthodoxes. La ville, située entre le désert syrien et les parties plus habitées du pays, abrite plusieurs vieilles églises, dont la plus ancienne, Saint-Bacchus, remonterait à l’an 270. Pour le malheur de sa très ancienne communauté, elle est située sur un axe stratégique entre Homs et Damas, ce qui en fait un objectif stratégique aux yeux des rebelles.
Attaquée par Daesh
L’État islamique a lancé au début du mois de novembre une offensive dans ce secteur. Pour empêcher la prise de ce sanctuaire chrétien, défendu par une poignée de jeunes gens restés sur place, 500 miliciens chrétiens des Sootooro pour “Gozarto Protection Forces” ont été transportés en urgence par des avions russes. Mardi 10 novembre, le Primat de l’Église syriaque orthodoxe Ignace Ephrem II Karim s’est rendu à Sadad et a déclaré à Newsweek “Sadad est attaquée, mais les djihadistes de Daesh n’arrivent pas à entrer dans la ville. Les jeunes gens de la ville de Sadad, soutenus par les miliciens, les ont fait revenir sur leurs positions de départ”. Il se dit “très ému” de constater le courage de ces jeunes, et de les voir “prêts au sacrifice pour défendre leur pays, ils m’ont rendu très fier”.
Musulmans et chrétiens au coude à coude contre Daesh
Les défenseurs reçoivent le renfort de groupes associés à l’armée régulière syrienne, des musulmans alaouites et sunnites. L’État islamique était parvenu à prendre la ville de Maheen, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Sadad, mais son offensive semble être enrayée, et certains médias comme Almasdarnews avancent que Daesh a été “mis en déroute” dans ce secteur.
Une ville martyre
La ville de Sadad, qui témoigne de la présence millénaire des chrétiens en Syrie, a déjà subi l’occupation des djihadistes par le passé. C’était en 2013, et ce sont les militants d’al-Nosra qui s’étaient à l’époque emparés de la ville. Ceux dont le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius disait, en 2013 toujours, “qu’ils faisaient du bon boulot sur le terrain” ont pillé les églises et massacré une cinquantaine de civils. Ils n’ont tenu la ville qu’une semaine, puis ont été chassés par l’armée régulière syrienne, mais le souvenir qu’ils ont laissé est resté bien ancré dans la mémoire des habitants.