Comme chrétiens, nous sommes appelés à vivre ce combat pour l’amour de ces êtres à la dérive. De tout notre cœur, de toute notre foi et de toute notre prière.
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Alors que tous les Français sont comme sonnés et ébranlés par la barbarie de ces attentats, inconnue jusqu’à ce jour en France, il est difficile de ne pas être interpellé comme catholique par les propos du prophète Daniel lors de la messe de ce dimanche : il y annonce “un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent”. Tout autant, face au “miracle” du Stade de France (où les trois terroristes, ayant prévu de se faire exploser en pleine foule, n’y sont pas parvenus), Daniel parle également dans la 1ère lecture du jour du temps où “se lèvera Michel, le chef des anges, qui se tient auprès des fils de ton peuple”.
Alors que nous sommes témoins depuis 48 heures du calme, de la solidarité et de l’espérance que manifestent à Paris tant d’anonymes, tant de professionnels des secours, de la santé et de la sécurité, il est heureux d’entendre là encore le prophète Daniel exhorter le peuple à une grande espérance face aux temps de détresse : “Ton peuple sera délivré”, “beaucoup de gens s’éveilleront (…) : ceux qui se trouvent inscrits dans le Livre”, les “maîtres de justice”, ceux dont “l’intelligence resplendit”.
Alors que le groupe Eagles of Death Metal entame vendredi soir au Bataclan son tube “Embrasse le Diable” par “Je rencontre le diable (…) “, voici que débute le plus horrible et infernal des carnages de Paris : il est difficile de ne pas y voir comme une sorte de ricanement du diable lui-même entamant ses œuvres macabres. De fait, face à des terroristes, visiblement bien jeunes et éduqués en France pour certains – mais déjà totalement déterminés pour répandre sans hésiter la mort de manière massive, tout en se faisant “sauter” – tout chrétien reconnaîtra un processus machiavélique derrière ces puissantes manipulations psychologiques et religieuses, qui conditionnent des individus jusqu’à l’inhumain, jusqu’à vendre leurs corps et leurs âmes à une cause barbare.
Alors que Daesh ose invoquer le nom de Dieu pour justifier “la terreur” semée chez les “mécréants” et la réussite de “l’attaque bénie qu’Allah a facilitée”, les paroles directes du pape François en ce dimanche mettent à nu la totale contre-vérité de ces déclarations : que des hommes commettent de telles violences “n’est pas humain” affirme-t-il avec force ! “Invoquer le nom de Dieu pour justifier ces voies est un blasphème !”
Alors que Daesh nomme Paris comme “la capitale portant la bannière de la croix en Europe”, nous vient comme en écho cet Évangile de Marc 5, 1-13 : un homme possédé, d’une violence hors du commun, voyant Jésus, accourt vers Lui et L’interpelle vivement : “Jésus, Fils du Dieu Très-Haut, je t’en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas !”. Face à Lui, ce possédé “confesse”, pour ainsi dire, la seigneurie, la nature divine et la puissance messianique de Jésus. De même, Daesh, dans son déchaînement de violence, cible la France de manière parfaitement réfléchie et délibérée : certes pour sa culture, sa liberté, sa démocratie, le symbole qu’elle incarne dans le monde, mais surtout – reconnaît-il – en raison de sa mission évangélique, spirituelle et de ses charismes, phare au cœur de l’Europe. À cette “confession” de Daesh font écho les propos du Pape, toujours ce dimanche, au sujet de “la chère nation française, la Fille aînée de l’Église”, “la France, que j’aime tant” ! Un tel encouragement, une telle marque d’affection, un tel rappel de la vocation multiséculaire de la France par le Pape dans un même propos sont uniques dans l’Histoire contemporaine, et ne sont donc visiblement pas fortuits dans ce contexte.
Oui, il nous est nécessaire en tant que chrétiens de nommer les choses par leur nom : ce n’est pas manquer d’honorer l’islam et les musulmans – au contraire ! – que d’affirmer très clairement que de tels actes et de telles paroles, sous couvert de religion, sont profondément blasphématoires et profanatoires. Inverser de manière si flagrante le sens spirituel et humain des paroles et des actes, ne peut-être qu’au sens propre l’œuvre du “prince du mensonge”, de “l’ange de lumière”, une œuvre diabolique.
Si toutes les sociétés “civilisées”, pour combattre ce fléau, doivent bien entendu engager de multiples initiatives et combats très utiles pour mener la guerre contre la terreur aveugle et la folie des djihadistes, l’Église – et particulièrement l’Église en France – doit donc mener son propre combat, le “vrai” combat, celui auquel le Seigneur l’appelle, celui qui est le plus déterminant pour vaincre cette hydre maléfique du djihad. Ce combat spirituel est à mener par le peuple des baptisés : en aimant ces êtres à la dérive qui sont devenus nos ennemis, en priant pour eux, en demandant à Dieu de venir se révéler à eux, de les délivrer de la haine et de l’esprit du mal qui les possède. Comme baptisé, nous sommes appelés à vivre ce combat de tout notre cœur, de toute notre foi et de toute notre prière, en cultivant en nous des sentiments d’amour, de compassion et de paix. Il rejoint le combat même du Christ Sauveur du monde, Seigneur et Maître de la vie et de la mort, et nous savons – dans la foi – qu’il est victorieux de ce combat : “Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds”, dit encore l’épitre de ce dimanche (He 10, 13), tandis que dans l’Évangile, Jésus évoque des temps de “grande détresse” et appelle ses disciples à une foi et à une espérance sans faille.
Face aux événements terroristes qui ébranlent notre pays, les Français aiment chanter lorsqu’ils se retrouvent : “Aux armes citoyens…”. Pour les chrétiens, il est nécessaire de faire de même : “Aux armes, baptisés…”, les armes de l’amour, de la prière, des larmes, de la foi dans le Christ-Sauveur, Lui qui “est en plénitude le chef de toute domination et de toute autorité” (Col 2, 10).