Bienvenue dans les écoles de la Fondation Espérance Banlieue.
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Sweat vert pour les garçons, violet pour les filles, qu’il est loin le temps des culottes courtes et grises des pensionnats des années 50… “L’uniforme, c’est comme si on était une équipe de foot. Je défendrai plus facilement quelqu’un de mon école car il est habillé comme moi.” Le petit garçon qui s’exprime ainsi au micro d’un journaliste du Grand journal de Canal + est enthousiaste.
Éric Mestrallet a créé Fondation Espérance Banlieue en 2012. Ce chef d’entreprise français était, dans son travail, régulièrement confronté à des difficultés de recrutement des jeunes de banlieues sensibles. Il décida ainsi de relever le défi : fonder une école sur mesure à destination des enfants en difficultés.
C’est ainsi que le cours Alexandre Dumas a ouvert ses portes à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Harry Roselmack, présentateur de l’émission Sept à huit, s’est enthousiasmé pour cette école hors du commun et en est devenu le parrain. Très vite, l’école a conquis les parents et a vu ses demandes d’inscription augmenter de façon exponentielle. En trois ans, l’effectif est passé de six à 100 élèves. Fort de ce succès, Fondation Espérance Banlieue a ouvert en 2014 une autre école dans les cités de Marseille, le cours Frédéric-Ozanam. En septembre 2015, le petit dernier de Fondation Espérance Banlieue a été dévoilé à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) : le cours Antoine de Saint-Exupéry.
Un quotidien qui détonne des écoles ordinaires
Dans les classes du cours Antoine de Saint-Exupéry, 50 élèves sont encadrés par six professeurs de qualité. L’objectif, pour cette école aux valeurs chrétiennes, est de prendre en compte toutes les dimensions de l’enfant, qu’elles soient intellectuelles, affectives, morales et physiques. “L’enfant réussira s’il retrouve l’estime de lui-même”, affirme Patrick Bergot, directeur de l’école. Ce financier habitant à Londres a tout quitté pour devenir responsable de ce cours. Un virage professionnel qui s’explique, selon lui, par un besoin d’agir pour la France après avoir assisté de l’Angleterre aux problèmes auxquels les Français étaient confrontés.
Au cours Antoine de Saint-Exupéry, le quotidien des classes détonne. La journée débute à 9 h 30 avec le lever des couleurs, un “mot de morale” et la Marseillaise, entonnée à plein poumons. Le vendredi, les enfants chantent l’ode à la joie en se donnant la main. Puis vient l’heure du déjeuner où, après s’être restauré, chacun est invité à participer à un service comme le nettoyage des locaux par exemple.
Enfin, l’après-midi défile au rythme des cours communs. Les élèves participent à des ateliers de chant ou de commentaire et lecture de l’actualité : “Nous donnons à nos élèves des cours de chant afin de leur montrer que chaque voix compte. L’objectif, pour nous, est de leur permettre de retrouver une estime personnelle d’eux-mêmes par la place donnée à la voix”, affirme Patrick Bergot. Quant au cours de lecture et commentaire de l’actualité, il a pour objectif “d’ouvrir l’esprit et de faire sortir les élèves du tunnel du communautarisme”.
Enfin, dans cette école hors normes, chaque effort est récompensé. Des médailles de Lettres et de Sciences sont données aux plus méritants. Le sport, le service et l’effort ont aussi valeur de décoration. Chacun a la possibilité d’être reconnu pour ce qu’il est.
“La fraternité est plus importante que la communauté”
Au cœur de l’établissement, sont inscrites les règles d’or du cours Antoine de Saint-Exupéry. Certaines sont destinées aux parents : “La fraternité est plus importante que la communauté. Bien que l’appartenance communautaire soit, le cas échéant, pleinement respectée, la fraternité est plus forte et plus importante”.
Pas un mot n’est écrit au hasard : “La religion peut imprégner. Elle ne doit pas dominer. L’enfant peut être comparé à une plante verte : si on la met sous cloche, elle meure. Si on l’arrose en juste proportion, elle s’épanouit à sa mesure et selon ses dispositions. La religion n’est pas la cloche, mais l’eau. La conviction religieuse ressort du libre-arbitre et ne saurait s’imposer par la force. Tout commence par le respect”. Pas de langue de bois.
À l’inscription, chaque parent est invité à lire ces règles d’or. S’il donne son accord, l’enfant est inscrit. S’il conteste, c’est que cette école n’est pas pour lui. “La transparence et la clarté de nos principes sont au cœur du projet de l’école”, explique Patrick Bergot.
“Les parents avaient une forte attente car l’école publique les déçoit”
À Asnières-sur-Seine, ce sont les habitants de la ville et les élus qui ont demandé avec insistance à la Fondation Espérance Banlieue de fonder une école dans leur ville : “Les parents avaient une forte attente car l’école publique les déçoit et ne correspond plus à celle qu’ils avaient connu dans les années 90. Beaucoup nous faisaient part de leurs inquiétudes quant au communautarisme qu’ils peuvent rencontrer dans les écoles publiques aujourd’hui”, explique Patrick Bergot.
“L’année a très bien démarré et tout se passe au mieux depuis septembre. Nous avions de toute façon deux atouts depuis le début : une demande locale forte et un corps enseignant professionnel !” Pour Patrick Bergot, la rentrée est un succès.
Des écoles au financement lourd
Si le ciel paraît limpide au cours Antoine de Saint-Exupéry, il existe une ombre au tableau et pas des moindres. C’est le financement du projet. Il est lourd. Non pas que l’école coûte spécialement cher. La liberté et l’indépendance ont des coûts. En école hors contrat, Antoine de Saint-Exupéry ne bénéficie pas de financements publics, ni de subventions. Compliqué pour un budget d’environ 250 000 euros annuel pour une école de 50 élèves. Si les parents financent une petite partie de l’année de leurs enfants à hauteur de 750 euros annuels (sauf pour les boursiers), ce sont les fondations d’entreprises et les particuliers qui mettent la main au portefeuille. Mais les reponsables gardent espoir que le succès local grandissant des écoles de Fondation Espérance Banlieue fasse bouger les cordons des bourses du ministère.
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