La Chine, plus gros pollueur de la planète, prend de nouvelles initiatives pour s’orienter vers une économie verte. L’Empire du Milieu risque bien d’être l’invité de marque de la COP21 en France.
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“Notre pays est en transition, d’une société de consommation à une économie verte”, ainsi s’exprimait récemment Wang Jianlin, PDG de Dalian Wanda Group, reconnu pour être l’homme le plus riche de Chine. La phrase n’a rien anodin mais la nationalité de son auteur détonne.
Jusqu’ici, la Chine et la lutte contre le changement climatique ne faisaient pas bon ménage. Le Washington Post déclarait, pas plus tard que l’année dernière, en novembre 2014, qu’une usine à charbon ouvrait tous les dix jours dans l’Empire du Milieu. Rappelons également que la Chine était, jusqu’ici, responsable de 45% de la pollution mondiale avec les États-Unis.
Mais depuis quelques temps, la croissance verte devient en vogue en Chine. Il faut dire qu’en 60 ans, les conséquences de l’industrialisation lourde du pays ont engendré des fléaux aujourd’hui pointés du doigt.
Eau potable polluée, desertification, cancers du poumon dans les grandes villes
L’enjeu est environnemental, sanitaire et économique : 80% des eaux du fleuve Huai, une des principales rivières de la Chine sont aujourd’hui complètement pollués. Tandis que le fleuve Jaune qui fournit l’eau à une cinquantaine de villes et 420 villages voit sa pollution enfler de mois en mois.
À ce jour, la superficie des terres desertifiées est équivalente au quart de la Chine. Dans des villes comme Xingtai, le cancer du poumon et les maladies cardiovasculaires sont devenues la première cause de mortalité du pays. Tandis que les vendeurs de masques anti-polluant et de purificateurs se sont multipliés dans les villes, le premier ministre chinois, Li Keqiang, a décidé pour la première fois, de faire la “guerre contre la pollution” en 2014. La feuille de route 2014-2017 était déjà axée sur une baisse de consommation de 30 millions de tonnes.
Un an après, la perspective de la COP21 devient, pour les chinois, une opportunité de prendre le virage de la revolution verte.
La Chine, future tête de pont de la croissance verte ?
Alors, le 2 novembre dernier, dans l’avion qui le menait vers Pékin, François Hollande devait afficher une bonhomie plus affirmée encore qu’à son habitude. Ce contrat vert qu’il souhaitait conclure avec la Chine en amont de la COP21 avait des chances de se terminer dans de bonnes conditions. Pari conclu, pari gagné. Le contrat a été qualifié d’ “historique” par tous les médias français. Et pourtant, aucun chiffre n’a été annoncé concernant ce contrat. Difficile de savoir si vraiment, le tournant est si important que cela.
Ce qui est certain, c’est la grande attente de la France quant à l’implication de la Chine dans le sommet de la COP21 lors des prochains jours. L’Empire du Milieu promet d’atteindre son maximum d’émission avant 2030, tout en s’engageant à augmenter la part de ses énergies renouvelables. Quant aux investissements chinois en France, ils ont connu une grande acceleration Alors que la France est actuellement le second pays d’accueil des investissements chinois, l’Élysée a précisé qu’il y aura “des annonces dans le domaine des investissements verts”. Les chiffres et précisions attendront la COP21.