L’administration Obama a décidé de mettre en place les Syrian Democratic Forces au mois d’octobre 2015. Elles font actuellement leurs premières armes contre l’État islamique.
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“L’Armée syrienne libre” n’est plus crédible sur le champ de bataille syrien : elle est divisée en une multitude de groupuscules et une bonne part de ses combattant a rejoint les factions extrémistes, Al-Nosra et Daesh. Or, ce groupe devait, avec les Kurdes, instaurer une démocratie en Syrie, selon la coalition occidentale. Pas question pour autant de laisser la Syrie aux seuls Russes, et la création d’une nouvelle coalition démocratique a donc été décidée : les Syrian Democratic Forces (SDF) qui remportent leurs premiers succès sur le front syrien.
Du neuf avec du vieux
Cette coalition, qui se montre active au Nord-Est de la Syrie, et plus précisément autour de Hasakah, a pour colonne vertébrale les peshmergas kurdes de l’YPG. Elle comprend aussi des milices tribales arabes opposées à l’organisation État islamique, composées de musulmans sunnites et de chrétiens. En fait, cette “coalition” ressemble à la guerre syrienne : confuse, hétérogène… Les membres des SDF n’ont pas de commandement unifié et on imagine mal le Pentagone leur donner des consignes. En revanche, elles ont l’expérience du combat car elles n’ont pas attendu la formation des SDF pour entrer dans la bataille. Elles ont même infligé une défaite cuisante à Daesh par le passé (Aleteia).
Les Kurdes, chouchous de l’Oncle Sam
Parmi eux, les Kurdes ont des relations avec les Américains depuis longtemps, et sont en étroite collaboration avec l’aviation de la coalition lors des combats. La formation des SDF ne changera pas grand-chose pour eux sur le terrain. En revanche, les SDF comprennent aussi d’autres milices, chrétiennes ou musulmanes, qui sont franchement favorables à Bachar el-Assad et bénéficient du soutien de l’armée régulière syrienne. Voilà qui écorne la cohérence de la ligne diplomatique américaine qui, jusqu’à présent, refusait de frayer avec les alliés d’Assad.
Daesh à la peine dans l’Est
Ces questions sont loin des préoccupations des combattants, qui sur le terrain ont libéré au début du mois de novembre le village stratégique d’ad-Dawoodiya, au sud d’Hasakah, comme le constate Aranews. Avec le soutien de l’aviation américaine, Kurdes et arabes ont vaincu la résistance féroce des djihadistes dans ce secteur.
Soutien officieux
Mais l’Oncle Sam n’est pas pour autant inactif à l’Ouest, où les factions opposées à Bachar el-Assad affrontent l’armée syrienne appuyée par l’aviation russe. Dès le mardi 13 octobre, des factions avaient affirmé avoir reçu des missiles anti-chars américains TOW. Ces armes de haute technologie risquent d’être opposées à la coalition russo-syrienne, qui mène des offensives en direction d’Alep.
À Alep, “ceux qui peuvent fuir sont partis”
Catherine Ward, une photographe aleppine nous écrit quand elle peut quitter la ville où il n’y a plus de connexion Internet depuis le début de l’année 2015. “Durant les derniers mois, il y a eu autant de gens qui sont partis que durant les quatre dernières années, ça devient dingue. Les chrétiens sont pratiquement éteints”, témoigne-t-elle. Elle décrit une ville “coupée en deux”, soumise à d’intenses bombardements.
“Nous n’espérons plus rien de personne, explique-t-elle. Nous aimerions juste récupérer l’eau courante, l’électricité, et surtout que les bombardements cessent. Certains, comme moi, restent en espérant que peut-être cette folie cessera, mais c’est jouer avec des questions de vie ou de mort, alors quand quelqu’un a un moyen de sortir de là, il serait fou de le laisser passer.”
La bataille pour Alep a bien plus d’importance aux yeux des Syriens que les ruines de Palmyre ou la ville frontalière de Kobané. C’est la capitale économique du pays, considérée comme la plus vieille ville au monde toujours habitée. Enfin c’est la partie haute de l’axe Damas-Homs-Alep, qui demeure majoritairement contrôlée par le régime d’Assad et qui concentre la majorité de la population syrienne.