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Cette célébration est-elle vraiment satanique comme le pensent certains ?
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À la veille de la Toussaint, les sempiternelles diatribes contre Halloween nous seront resservies. En réalité, Halloween trouve ses racines dans une fête catholique de plus de 1 300 ans d’histoire, mais sa banalisation actuelle la dénature.
Halloween vient du vieil anglais “All Hallows eve”, et indique donc la veille de la Toussaint (hallow voulait dire “saint”). Cette nuit est fêtée depuis la fin du VIIIe siècle quand le Pape de Rome Grégoire III fixa au 1er novembre la solennité de la Toussaint.
C’est au XIXe siècle que l’on commence à parler des liens avec des fêtes d’origine celtique car, dans la région celte, des coutumes de l’époque païenne ont perduré dans la fête chrétienne. Le 1er novembre était, jusqu’à l’époque de Charlemagne, une sorte de nouvel an païen des pays nordiques. La fixation de la Toussaint à cette date, à laquelle rapidement s’est uni le souvenir des défunts, pouvait permettre de donner un nom et une signification différente à ces us et coutumes. La veille de la Toussaint et ses traditions ne sont pas uniquement celtes.
Ce qui inquiète le plus aujourd’hui dans cette fête est d’ailleurs plus chrétien que païen.
Les esprits et l’âme des morts y sont liés, et même le diable, pourquoi pas. N’oublions pas que la Toussaint et la Commémoration des défunts ont d’étroits liens de parenté dans la liturgie et l’imaginaire populaire. Dans le calendrier antique, il y a des jours particuliers où les défunts peuvent revenir de “notre” coté du monde.
Les premières attaques contre Halloween viennent des protestants d’Angleterre après la Réforme. Les catholiques irlandais qui ont fui en Amérique deux siècles plus tard ont emmené avec eux ces traditions ataviques. C’est là-bas, qu’à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, ont lieu les protestations anti-Halloween qui sont surtout anticatholiques. La commercialisation des fêtes et la mode des films d’horreur des années 70-80 ont finalement contribué à donner mauvaise réputation à la veille de la Toussaint et ont donné lieu à la deuxième persécution anticatholique d’Halloween dans les années 80. Les accusations de paganisme et de satanisme ont fini par rendre suspecte une fête née au contraire pour exorciser la peur de la mort et du diable.
L’agression fut si puissante que même de nombreux parents catholiques finirent par croire à la propagande. Depuis les années 90 les paroisses catholiques américaines cherchent d’ailleurs des alternatives à ces déguisements macabres.
Mais en réalité, la fête d’Halloween ne serait qu’une manière d’enseigner “rituellement” aux enfants à ne pas craindre la mort, et c’est peut-être parce qu’elle est si explicite qu’elle inquiète les adultes. Au Moyen Âge, la mort faisait partie du quotidien et la population la craignait certainement moins grâce au christianisme qui leur a enseigné qu’elle n’est pas définitive.
Chaque cathédrale gothique possède des gargouilles, les peintures dans les églises sont remplies de démons voletant. Ces images sont totalement catholiques, car le Christ a vaincu la mort et le diable. Après le Christ, la mort fait moins peur.
Les défunts d’Halloween reviennent pour nous rappeler que les vivants et les morts ne sont pas aussi éloignés que la culture d’aujourd’hui voudrait nous le faire croire.
Ainsi, si la fête d’Halloween et ses fantômes qui frappent aux portes est évangélisée, elle peut devenir un puissant allié culturel pour parler et célébrer la défaite du diable et de la mort.
Ne laissons pas les enfants grandir sans s’habituer à la réalité de la mort. Le Paradis de la Toussaint doit être vu dans la perspective du Purgatoire et de l’Enfer. Fions-nous à l’intelligence des plus jeunes et à leur capacité à distinguer l’imaginaire de la réalité. Et après cette fête, n’excluons pas les enfants d’une visite sur la tombe de leurs proches qui reposent dans l’attente du réveil, pour les célébrer ensemble.