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Le pas vers la tentation est si vite franchi

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Silvana Ramos - publié le 29/10/15
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D’où vient le mal ? D’aucuns diront qu’il vient du démon. D’autres que l’être humain est mauvais par nature. Enquête.

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Saint Paul déjà l’avouait sans détour : “Je ne fais pas le bien que je voudrais faire et je commets le mal que je ne voudrais pas commettre…” (Rom 7, 19). Notre pauvre nature humaine ne serait-elle bonne qu’à succomber à la tentation ? Le corps humain, notre corps, celui où le Fils de Dieu s’est incarné, peut-il être foncièrement mauvais ?

Pas si l’on en croit le père jésuite Tomas Spidlik (1919-2010) qui disait que “le Corps du Christ est saint, et notre propre corps est sanctifié lorsque nous communions avec Lui”. Voilà pourquoi saint Paul continuait : “Si je fais le mal que je ne veut pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi.” (ibid)

Le mal provient du péché que nous commettons de plein gré. La tentation vient du démon ou devient la notre si nous choisissons librement de nous éloigner de Dieu. Le péché est en effet étroitement lié à l’usage que nous faisons de notre liberté. Mais si nous tombons dans le péché, nous pouvons également nous en libérer. 

Comment fonctionne le péché ?

Pour le comprendre, revenons au péché originel d’Adam et Ève. Le serpent entre au jardin d’Eden et convainc Ève à force de mensonges, jeux et séductions. De même, le démon connaît nos faiblesses, nos pensées. À nous de les connaître aussi.

  1. La suggestion faite à Ève par le serpent

Notre cœur est comme un paradis. Le serpent y pénètre à l’insu d’Adam et Ève. Il insinue une pensée : “Dieu a-t-Il vraiment dit : ‘Ne touchez pas aux fruits du jardin ?'” Cette première idée fait son chemin chez Ève qui peut-être se dit : “J’aimerais bien goûter au fruit défendu”. La porte d’entrée du péché peut être une simple pensée. Ce n’est pas un péché, mais c’est là que tout commence. Nos idées sont parfois tenaces. Il faut les ignorer.

  1. La conversation : on ne discute pas avec la tentation

Ève ne refoule pas ces pensées et dialogue avec le serpent : “(…) Dieu a dit : ‘Ne mangez ni ne touchez aux fruits de l’arbre au milieu du jardin, ou vous mourrez'”. Le serpent suggère une autre idée irrésistible : “Vous pourriez être comme Dieu”. Le péché n’a pas encore été commis, mais il est dangereux de converser avec la tentation. Combien de fois avons-nous engagé cette conversation !

  1. La lutte et le consentement : le péché est commis

Ève explique au serpent qu’ils sont heureux sans ce fruit, mais les arguments du serpent sont affûtés. Ève sait qu’elle ne doit pas, pourtant elle le fait. La lutte consiste à résister contre le mal, à ces choses qui nous tentent. Nous choisissons librement de faire du mal et perdons ainsi notre Paradis.

  1. La passion nous prive de liberté

Ève succombe et devient esclave de sa décision. Elle est exclue du Paradis pour n’avoir su résister. Cette dernière étape est la plus tragique. Nous aussi tombons souvent et il est chaque fois plus difficile de se relever.

  1. La transmission du péché

Ève a donné le fruit défendu à Adam, qui cède à son tour. Nous-mêmes ne péchons pas seuls. Aussi petit soit-il, un péché a toujours des conséquences pour les autres. Le mal se transmet et se multiplie.

  1. La honte et la culpabilité

Après avoir goûté au fruit défendu, Adam et Ève se voient nus et en éprouvent de la honte, symbole de leur désunion avec Dieu. Rongés par ce sentiment, ils s’accusent mutuellement. C’est aussi ce que provoque le péché en nous : après la prise de conscience vient la culpabilité qui nous sépare de Dieu si nous ne reconnaissons pas humblement nos fautes et ne demandons pas pardon. Connaître le péché nous permet de le combattre. Plus qu’un examen de conscience journalier, nous devons comprendre comment nos pensées nous poussent à agir.

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