Pour beaucoup d’entre nous, personne n’a pris la peine de nous expliquer comment faire durer son mariage.
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Première partie du témoignage de l’un des contributeurs américains d’Aleteia souhaitant rester anonyme.
Le lendemain de la dispute qui a failli mettre un terme à mon mariage, deux questions résonnaient dans mon cœur asséché : comment en étions-nous arrivés à ce point et pourquoi n’avions-nous rien vu venir ?
Les injures que nous nous étions lancés n’étaient pas que des accidents de parcours, mais plutôt des flèches dont la pointe s’était graduellement acérée. L’autre était était devenu l’ennemi et plus le bien-aimé. Si l’on nous avait posé la question la veille, nous aurions répondu qu’on s’aimait… sauf qu’en ces terribles minutes de ressentiment incontrôlé, la haine était bel et bien là.
Nous avons pu aller de l’avant grâce aux six mois de conseil conjugal que nous avons suivis depuis, revenant à la promesse que nous nous étions faite devant Dieu en nous disant “Oui.” Nous avions pu aussi identifier nos mauvais comportements et essayer de les remplacer, sans toutefois que je trouve une réponse à mes interrogations.
Je crois distinguer trois raisons pour lesquelles les couples ne découvrent la gravité de leur maladie qu’au moment de débrancher le respirateur. Seule une de ces raisons peut être réglée par le couple seul, les autres supposant l’engagement de leur famille, de l’Église et même de la société pour détruire ce cancer qui tue nos mariages.
Premier obstacle : l’absence d’exemples
Quand on rencontre un couple épanoui, on se rend compte qu’il y a derrière eux deux autres couples — les parents du mari et ceux de la femme — qui étaient eux aussi épanouis. Lorsqu’on grandit dans un foyer où les parents se traitent avec respect, ce dernier devient la norme et il est peu probable qu’on cherche autre chose par la suite. Qui plus est, si on vous traite mal, non seulement vous saurez identifier le problème, mais vous exprimerez votre désagrément, parce que vous aurez été modelés ainsi.
Ce n’est hélas pas le cas de la plupart d’entre nous. Si la norme dans le foyer où nous avons grandi était l’irrespect, alors on ne sera pas gêné de le reproduire dans notre propre foyer. Ou encore, nous n’apprécierons pas que notre conjoint nous parle de telle manière, précisément parce que cela nous rappellera notre enfance, où l’on nous a appris à réprimer nos sentiments.
Bien des raisons nous poussent à des mariages ratés si nous avons été élevés par un couple en détresse conjugale : cette détresse, transmise de génération en génération et d’une famille à une autre par le mariage, se répand comme un virus et aboutit à la culture d’aujourd’hui, où presque tout le monde est contaminé.
Ce qui m’amène à la deuxième cause d’échec d’un mariage : l’incapacité de l’Église à tenir son rôle auprès des couples fiancés avant qu’ils ne se marient et contaminent leur enfants
Ce qui est triste, c’est que la préparation au mariage est vue comme de la rigolade, le clergé acceptant de cautionner un mariage tant que le couple accepte de faire semblant d’écouter quand on lui dit que l’Église réprouve le concubinage et la contraception.
Comme je ne me suis converti au catholicisme qu’après avoir été marié depuis plusieurs années, je ne peux parler moi-même de l’efficacité de cette préparation mais, en étudiant l’expérience des autres, j’ai pu voir que les sessions qui ne proposaient qu’une des approches classiques : “Dieu les garde, ils auront au moins essayé” est celle où quelques bénévoles peu formés racontent des plaisanteries avant de parler des centres familiaux si spacieux pour leurs 15 magnifiques enfants… Moins courante mais bien plus dangereuse : l’approche par laquelle on répète aux couples que “l’Église dit une chose mais vous comprend quand vous devez faire autrement”, où “une chose” renvoie à une vertu et “autrement” au péché inverse. Troisième approche : les rencontres pour fiancés sur un week-end, très bien côtés – enfin un programme qui fonctionne…
La réalité est ainsi loin de correspondre aux exigences de préparation au mariage que l’Église catholique prône aux futurs mariés. Pour bien des couples, ces programmes ne sont qu’un moyen fastidieux pour assouvir un désir matériel — se marier à l’église. A contrario, ceux qui y participent en espérant en sortir grandis sont souvent amèrement déçus. Quant à ceux qui espèrent une aide de l’Église après s’être dit “oui”, ils verront vite que les prêtres ne sont pas des conseillers conjugaux et que la plupart des paroisses catholiques n’offrent pas de ministère aux mariés. Admettre des points faibles dans notre union revient en effet à admettre un péché grave, et ce n’est pas vraiment ce dont on veut parler lors de nos lectures hebdomadaires de la Bible, sans être protégé par le secret de la confession. Nous souffrons donc en silence et laissons l’infection s’installer au point de menacer nos existences.
Sans consigne claire de l’Église, la plupart des couples ne pourront parvenir à soigner ce mal que s’ils surmontent le troisième obstacle : le manque de communication
Apprendre à communiquer est la chose la plus importante pour qu’un couple puisse s’immuniser contre la haine et le divorce. Prions pour que les parents et l’Église dans le monde assument la préparation des générations futures à la vie de famille !
La communication : secret de la réussite de votre mariage ou raison de son échec ? La réponse est à découvrir la deuxième partie de ce témoignage…