Monument chargé d’histoire, centre de dévotion mariale et lieu de pèlerinage ancestral, la cathédrale de Chartres est un joyau du patrimoine religieux français.Aleteia vous emmène à la rencontre de notre patrimoine exceptionnel français. Après la découverte de la basilique Notre-Dame de La Garde à Marseille, nous partons aujourd’hui au cœur de la Beauce sur les traces de la cathédrale de Chartres. Retour sur une histoire millénaire.
Du roman au gothique
L’origine du monument remonte au début du VIe siècle, époque de la construction d’une première église cathédrale sur des vestiges plus anciens. L’édifice se transforme en haut lieu de pèlerinage au IXe siècle quand Charles le Chauve y dépose la relique de la chemise (ou voile) de la Vierge. L’histoire et l’architecture de la cathédrale de Chartres évoluent alors au rythme des incendies et des reconstructions. Ce ne sont pas moins de quatre incendies qui ravagent le monument entre le VIIIe et le XIIe siècle !
Ainsi, la cathédrale romane du XIe siècle se mue en édifice gothique à partir du XIIe siècle, avec notamment la mise en place de la rosace sur la façade et l’emploi d’arcs-boutants. Une fois les travaux achevés en 1260, on pouvait admirer une nef à la portée exceptionnelle de 16,40 m et des voûtes atteignant 37 m de haut au point le plus élevé : un record pour l’époque.
Une cathédrale en perpétuelle mutation
La fin du XVIe siècle est marquée par le sacre d’Henri IV au sein de la cathédrale en 1594. Au siècle suivant, de grands chantiers sont lancés : le clocher nord détruit par la foudre est reconstruit, la clôture du chœur est définie et le pavillon de l’Horloge érigé. Il faut savoir que sous l’Ancien Régime, la cathédrale n’était pas vraiment considérée comme une paroisse mais plutôt comme un lieu de pèlerinage et une église servant aux chanoines et à l’Évêque. Au XVIIIe siècle, un renouvellement du décor est opéré avec l’élaboration d’un retable sculpté par Bridan, cinq cloches sont mises en place et le jubé est remplacé.
Puis vient la Révolution, l’édifice est alors pillé et même sa couverture de plomb est enlevée pour fabriquer des balles ! La cathédrale est encore victime de deux incendies d’envergure au début du XIXe (1825 et 1836) qui entraînent d’importantes restaurations. Au milieu du siècle, une déclaration de Mgr Pie eu un retentissement conséquent : “J’ose le prédire, Chartres redeviendra plus que jamais le centre de la dévotion à Marie en Occident, et on y affluera comme autrefois de tous les points du monde”.
2015, actualité de la restauration
Classée au patrimoine de l’Unesco depuis 1979, la cathédrale est aujourd’hui un lieu prisé tant par les touristes que par les pèlerins fidèles au traditionnel pèlerinage de Chartres. Afin de révéler à ces visiteurs toute la beauté du lieu, une campagne de travaux a été engagée en 2009. Au programme : la restitution de la polychromie intérieure originale et la restauration des vitraux.
En effet, lors de la reconstruction de la cathédrale au XIIIe siècle, la maçonnerie de pierre intérieure – soit les voûtes, les parois et les grandes piles – était recouverte d’un décor appliqué, constitué d’un enduit ocre jaune et de faux joints blancs. Les autres éléments d’architecture tels les colonnettes et chapiteaux, étaient pour leur part couverts d’un épais lait de chaux de couleur blanche. Les restaurateurs ont alors procédé au retrait des badigeons postérieurs (deuxième décor médiéval, puis ceux du XVIIIe et XIXe siècle) afin de retrouver les enduits d’origine. Ce nettoyage a permis de révéler des décors anciens, comme le décor héraldique à la croisée des transepts. La clarté de ces nouveaux enduits combinée avec la restauration des vitraux confère à la cathédrale une luminosité nouvelle.