Les relations déjà tendues entre les deux grandes puissances du Moyen-Orient sur fond de conflit yéménite, syrien, mais aussi sur la bousculade sanglante de la Mecque se sont envenimé hier.
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Ce n’est pas un scoop, entre la monarchie wahhabite et la République islamique chiite, l’inimitié ne date pas d’hier.
Toutefois, ce lundi 19 octobre a vu le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel Al-Jubeir intimer l’ordre à Téhéran de changer de politique et de “renoncer à ses ingérences dans les affaires des états de la région dont le Liban, la Syrie, l’Irak et le Yémen”. Ceci dans le cadre d’une visite diplomatique en Allemagne. Il a également prévenu que Riyad userait de “toute sa puissance” pour contrer ce pays qu’il a qualifié d’ “État colonisateur”.
Derrière ces attaques, il vise évidemment l’appui du régime iranien envers Bachar el-Assad, le Hezbollah et les miliciens houthis pêle-mêle. En bref, une attaque envers toute tentative armée des factions chiites de lutter contre le sunnisme qu’il soit wahhabite ou de Daesh.
La réponse iranienne
La porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Marzieh Afkham, a vertement dénoncé “les propos arrogants, abjects et non diplomatiques” de la part de l’Arabie saoudite, affirmant que l’approche “destructrice de Riyad ne mène nulle part”.
Sans justifier la politique diplomatique de son pays, Madame Afkham a par ailleurs rajouté que “le ministre saoudien des Affaires étrangères, dont le pays a une approche militaire et extrémiste dans les crises de la région et bombarde sans discontinuer depuis sept mois le Yémen musulman voisin, n’est pas qualifié pour parler du rôle de l’Iran dans la région”
Une guerre d’influence
Ces deux puissances adoptent le même schéma qui illustrait la guerre froide : conflits interposés, interventions militaires par le biais de milices ou par un soutien stratégique et aérien. En effet, Riyad finance le terrorisme sunnite, Téhéran finance le Hezbollah et soutient Bachar el-Assad et la rébellion houthie. Alors que Téhéran peut compter sur le soutien russe, Riyad compose avec ses alliés atlantistes.
Et pour rejoindre Madame Afkham, si l’Iran a certainement des leçons de démocratie, de droits de l’homme et de pondération à recevoir, le fait que cette leçon soit donnée par Riyad relève presque de l’humour noir. Quoi qu’en pense l’ONU bien évidemment.