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Réfugié climatique, un statut juridique qui se fait attendre

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 20/10/15
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Pour mieux se faire entendre et sensibiliser sur le statut de réfugié climatique, 20 pays parmi les plus vulnérables de la planète ont formé le club V20. Ils mettent beaucoup d’espoir dans la COP21.

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Contrairement au statut de réfugié politique reconnu par le droit international, le réfugié climatique – ou réfugié écologique ou migrant environnemental – ne bénéfice d’aucun statut juridique. Pourtant, 20 pays sont particulièrement exposés au réchauffement climatique, soit 700 millions de personnes dont le devenir n’est jamais abordé lors des grandes rencontres internationales sur les causes du changement climatique et ses conséquences.

À quelques semaines de la COP21, ces 20 pays ont décidé de se regrouper pour mieux se faire entendre et attirer des ressources en leur faveur. Ils ont créé un groupe – le V20 – qui réunit, sous la conduite des Philippines, les ministres des Finances des pays suivants : l’Afghanistan, le Vietnam, le Bangladesh, la Barbade, le Bhoutan, le Costa Rica, le Timor oriental, Kiribati, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, Madagascar, les Maldives, le Népal, les Philippines, le Rwanda, Sainte-Lucie, la Tanzanie, les Tuvalu et le Vanuatu.

20 pays menacés de  disparition

“Nous sommes des pays à bas ou moyens revenus, moins développés, arides, des isthmes, ou des enclaves, des montagneux, des petites îles en développement, expliquent les pays du groupe dans un communiqué publié lors de la création du V20, en marge du sommet des ministres des Finances du G20 à Lima, au Pérou, où se tiennent les assemblées du FMI et de la Banque mondiale. Ces pays comptent bien défendre leur cause. En attendant, une sorte de fonds d’assurance solidaire a été créé pour aider les plus touchés à reconstruire leur économie plus rapidement.”

Le problème des réfugiés climatiques est en passe de devenir un des grands défis majeurs du XXIe siècle. D’après le dernier rapport annuel Global Estimates 2015 de L’Observatoire mondial des situations de déplacement interne (IDMC) du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), 22 millions de personnes ont dû abandonner leur domicile en 2013 à la suite d’une catastrophe naturelle, soit trois fois plus que de personnes déplacées à cause d’un conflit. Sur ces 22 millions, 31% ont été déplacées à cause de désastres hydrologiques (inondations) et 69% à cause de catastrophes météorologiques (tempêtes, ouragans, typhons). Aujourd’hui, la probabilité d’être déplacé par une catastrophe est 60% supérieure à ce qu’elle était il y a 45 ans.

Le premier réfugié climatique expulsé

Le V20 rassemble une population plus importante que celle de l’Union européenne. Pour Kiribati, les Maldives, les Tuvalu, ou encore le Vanuatu, la situation est particulièrement grave : situés au niveau de la mer, ces états sont destinés à disparaître. Ioane Teitiota, 39 ans, se battait depuis quatre ans pour obtenir un statut de “réfugié climatique” pour lui et sa famille en Nouvelle-Zélande. Or, la Cour suprême de Wellington n’a pas estimé qu’ils “encouraient de grave danger”, alors que des zones entières de l’archipel sont envahies ponctuellement par l’océan.

Malgré une forte mobilisation, un dernier appel de la famille a été rejeté, et celui qui aurait pu être le premier réfugié climatique a été expulsé, commentait la presse au moment des faits (France info). Leur situation ne répondait pas aux critères d’octroi du statut de réfugié, lequel “doit être menacé de persécution dans son pays natal”, selon l’ONU.

Une COP21 cruciale pour le V20

Avec la création du V20, une étape sérieuse a été franchie. Le groupe rejoint la liste des nombreux groupes internationaux politiques ou économiques tels que les G7, G24, G5… Le G20 donc, et tant d’autres. Il n’est pas improbable que des progrès surgissent lors de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat prévue donc à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015.

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